14-18: la cruelle vérité sur l’entrée en guerre des Américains en 1917

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« Lafayette, nous voilà ! » C’est au son de cette phrase* que les Américains entrent en guerre aux cotés des Alliés en Avril 1917, soulevant l’enthousiasme Franco-Britannique et apportant un soutien décisif pour l’issue de la Première Guerre Mondiale. Mais pourquoi se décident-ils à ce moment ? Quels étaient leurs intérêts ? Et pourquoi avoir autant attendu ?
Nous avions déjà rapporté certaines vérités troublantes autour du déclenchement de la Première Guerre Mondiale lors de notre article sur l’historien conférencier Henri Guillemin (cf. La première guerre mondiale et ses raisons obscures). Intéressons-nous cette fois-ci aux véritables raisons qui ont poussé les États-Unis à s’engager dans la Grande Guerre.

*=prononcée le 4 juillet 1917 par le colonel Charles E. Stanton devant la tombe du marquis Français
Etats-Unis entre en guerre contre l'Allemagne, 6 Avril 1917

Une du « New York American » le jour de la déclaration de guerre Américaine

Pour commencer rappelons que si les États-Unis n’entrent militairement en guerre qu’en Avril 17, ils sont déjà fortement engagés aux cotés des Français et Britanniques. En effet, sur le plan financier, ils ont à cette époque déjà consenti plus de 10 milliards de dollars de prêts aux Alliés contribuant ainsi de façon décisif à l’effort de guerre contre l’Allemagne et l’Autriche. Dans cette logique la part des États-Unis dans les importations de la France est multipliée par huit entre 1913 et 1916. Les USA ont donc déjà (entre guillemets) « choisi leur camp ».

Lorsqu’un peuple est sur le point de se sentir trop riche, une guerre est nécessaire pour l’arracher à la tentation du bonheur

C’est dans ce contexte qu’à été réalisé l’interview qui suit. Ils s’agit d’un document d’archive exhumé pour l’exposition « Entre les lignes et les tranchées » depuis le 9 avril au Musée des Lettres et Manuscrits à Paris (exposition réalisée à partir de l’ouvrage de Jean-Pierre Guéno ,Gérard Lhéritier**).
En Mars 1917, le plus grand banquier des États-Unis – qui a tenu a rester anonyme – est interrogé par le journaliste des Annales, Camille Feripisoni. Un mois avant l’entrée en guerre Américaine, il explique que les raisons en sont avant tout économiques :

« Je pourrais vous confier que lorsqu’un peuple est sur le point de se sentir trop riche, une guerre est nécessaire pour l’arracher à la tentation du bonheur. Mais les idées abstraites ne sont pas mon fort, je ne connais que les chiffres. J’ignore Lafayette, j’ignore si l’Allemagne a attaqué la première. De l’Histoire je ne retient que la statistique… Je sais une chose c’est que la grande Guerre a quintuplé le chiffre de nos affaires et décupler nos bénéfices, et tout ce trafic magnifique nous l’avons opéré avec les Alliés.

Vos traites ne vaudront que ce que vaudra votre victoire. Il faut que vous soyez victorieux à tous prix pour faire face à vos engagements.

Vous nous avez payé partie en or, mais vous nous avez payé aussi avec du papier, or vos traites ne vaudront que ce que vaudra votre victoire. Il faut que vous soyez victorieux à tous prix pour faire face à vos engagements. Je vois plus loin encore: il vous faudra reconstruire tout ce qui a été détruit. Cet argent que nous avons gagné sur vous, nous vous le prêterons pour relever vos villes, pour rebâtir vos fabriques, pour créer à nouveau votre existence économique. Un beau champs s’offre là pour nos placements futurs, mais ce champs ne sera profitable que si vous triomphez avant l’épuisement complet. Voilà pourquoi nous voulons votre victoire rapide.

Cet argent que nous avons gagné sur vous, nous vous le prêterons pour relever vos villes

L’Union vous aidera ! Nous vous aiderons plus encore que vous ne le pensez… Nous enverrons des volontaires, nous voterons le service militaire obligatoire, et nous augmenterons encore notre production en obus, en canons… »

Ainsi c’est plus de 2 millions de soldats étasuniens qui viendront se battre en France défendre les intérêts financiers de l’Amérique…

** = « Entre les lignes et les tranchées : photographies, lettres et carnets, 1914-1918 » de Jean-Pierre Guéno et Gérard Lhéritier chez Gallimard
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