Les chiffres de la crise Américaine font peur

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La crise de « subprimes » et la panique boursière et immobilière qui s’en est suivi ont laissé des traces aux Etats-Unis. Et tout cela a coûté très cher à Barrack Obama au moment des élections de mid-term.

Le taux de chômage qui était inférieur à 4,5% il y a deux ans, ne veut plus aujourd’hui décrocher des 10%. Cela constitue un groupe de 15 millions de chômeurs qui le sont pour de plus en plus longtemps. En effet 25% est au chômage depuis plus d’un an et 10% depuis plus de deux ans. Ce chômage de longue durée est quelque chose d’assez nouveau au Etats-Unis. Cette baisse des actifs accompagnée de nombreuses baisses autoritaires de salaires (que les salariés acceptent pour garder leur job), aboutissent à une baisse de la consommation.

Si le rythme se maintient, on comptera aussi fin 2010 la saisie de plus d’un million de logement en un an, en dépit des mesures d’aides aux emprunteurs prises par Obama.

Alternatives Internationales, automne 2010

Enfin, en raison de la crise immobilière et boursière on estime que le patrimoine moyen des Américains a perdu un cinquième de sa valeur en 2 ans. Sur la même période, c’est aussi 1 Américain sur 4 agé entre 18 et 29 ans qui est revenu vivre chez ses parents…

Des chiffres à retrouver avec une analyse complète dans le dossier « Obama et l’écueil des ‘midterms« de Jacques Amalric publié dans Alternatives Internationales, n°48 Septembre/Décembre 2010, p.6-9, disponible en kiosque.

Alternatives Internationales, Automne 2010Alternatives Internationales, Automne 2010

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Affaire Mediator: @si explique la collusion entre l’AFSSAPS et les labos

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Le Mediator est désormais interdit en France. Conçu pour les diabétiques en surpoids le médicament était régulièrement prescrit depuis 30 ans pour aider à maigrir.  Il aurait causé la mort « de 500 à 1000 personnes au moins » alors que sa toxicité est connue depuis 1995… Les Etats-Unis l’ont par exemple interdit depuis 1997. Pourquoi avoir attendu autant de temps avant d’interdir en France ? Le site d’information Arrêt sur Image (NDLR: @si) consacre un dossier au sujet en rappelant notamment la collusion qu’il existe entre l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et les laboratoires pharmaceutiques qui financent à 83% l’agence gouvernementale.

Mediator
Boite de Mediator

Arret sur Image raconte le combat du Dr Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, pour informer sur la dangerosité du Mediator ces dernières années. Il explique comment le livre du Dr Frachon (NDLR : « Mediator 150mg : combien de mort ?« ) a été censuré et comment le groupe Servier s’est arrangé pour « tuer le livre« .

La bataille le communication qui s’en est suivi concernant la validité des études citées dans l’ouvrage a permis de retarder l’interdiction du médicament (remboursé par l’Assurance Maladie jusqu’à la fin), alors même que celui-ci était interdit à l’étranger depuis plus de 10 ans.

@si interroge ensuite sur l’indépendance de l’AFSSAPS, agence sensé veiller à la sécurité sanitaire des médicaments autorisés à la vente, en donnant la parole à un médecin :

« Aujourd’hui, il est devenu quasiment impossible d’avoir une information indépendante car c’est l’industrie pharmaceutique qui finance l’argent des études.« 

@si s’appuie sur une demande de commission d’enquête effectuée en 2003 par un groupe de sénateurs inquiets du désengagement de l’État dans cette structure censée pourtant être indépendante. Il explique :

« En 2003, les ressources de l’AFSSAPS provenaient pour 83% de l’industrie pharmaceutique et pour seulement 6,4% de l’Etat. Le constat est rude: n’étant plus soutenue financièrement par l’Etat (4,9 millions d’euros de subvention en 2003), l’AFSSAPS n’ose plus prendre de décisions contrariant un tant soit peu les intérêts immédiats des firmes. La préservation de la santé de l’industrie pharmaceutique semble ainsi passer avant celle des patients« 

Propos peu rassurants qui sont confirmés par Irène Frachon qui ne cache pas que selon elle « il y a manifestement une proximité extrêmement forte entre l’AFSSAPS et les laboratoires Servier ».

Pour ne rien gâcher, selon le député socialiste Gérard Bapt, que @si a contacté, l’AFSSAPS « n’aura plus aucune subvention de l’Etat en 2011 ». En clair, dans un avenir proche, l’autorité censée être indépendante fonctionnera exclusivement sur fonds privés.

@si termine son article en rappelant la responsabilité d’une partie de la classe politique qui par sa « bienveillance« , « ferme les yeux sur ces relations incestueuses, voire l’encourage en retirant les fonds publics de l’AFSSAPS« .

Cet article édifiant est à lire au complet sur le site d’Arrêt sur Image : Mediator, autopsie d’un silence mortel.

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La Justice fait place à Michel Mercier

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Depuis deux jours, les médias relèvent surtout l' »alibi centriste » que constitue la nomination de Michel Mercier (président du conseil général du Rhône) au ministère de la Justice. Ils sont moins nombreux à avoir noté que par un heureux concours de circonstances, l’enquête dont il était l’objet depuis février 2009 – au sujet de l’attribution de la concession du tramway Rhônexpress – a été classée sans suite hier par le parquet général de Lyon (source Lyon Capitale, le 15/11/2010).

Michel Mercier lors de l'inauguration de Rhonexpress (Lyon en France)

Petit rappel des faits…

Une nouvelle ligne de tram pour l’aéroport de Lyon

En Aout 2010 les habitants de Lyon et sa région découvrent un nouveau moyen de transport dans leur paysage urbain : la ligne Rhônexpress. Cette ligne relie la gare de la Part-Dieu à l’aéroport de Saint-Exupéry (ex Satolas). Les usagers découvrent en même temps les tarifs exorbitants de ce service (parmi les plus chers d’Europe selon Lyon Capitale) : l’aller en tramway coûte 13€ quand la précédente navette Satobus (ville-aéroport) coûtait 15,80€ aller/retour. De plus le précédent service de bus permettait de desservir plusieurs points clés de la ville (les deux gares, Grange Blanche Mermoz…) alors que le nouveau tramway ne s’arrête qu’à la Soie et la zone industrielle de Meyzieu…

Sensé offrir un meilleur service en « garantissant le trajet en 30 minutes » Rhônexpress n’est guère plus rapide que ne l’était Satobus avec ses bus toutes les vingts minutes. Et surtout Rhônexpress ne dessert l’aéroport qu’au niveau de la gare TGV – soit à l’autre bout des Terminaux de vol. Bref, le temps que l’on gagne d’un coté, on le perd de l’autre.

Accusant le nouveau service de les pousser vers les taxis, de nombreux usagers s’organisent pour protester contre ce « racket » (voir par exemple le groupe Facebook « en attendant un Rhonexpress abordable« )

Enquête sur l’attribution d’une concession d’exploitation très avantageuse

En février 2009, le parquet financier de Lyon s’intéressait à un éventuel délit de favoritisme dans le marché public du tramway Rhônexpress et ouvrait une enquête préliminaire. Les accusations portaient entre autre sur un soupçon de financement occulte de la campagne de François Bayrou en 2007, dont Michel Mercier était le mandataire financier (source Rue89).

La concession d’exploitation a été attribuée pour trente ans à Vinci dans des conditions plutôt avantageuses. Voici ce qu’explique Lyon Capitale:

« Selon le Département du Rhône, la société Rhônexpress – filiale du groupe Vinci – a payé 50,55% de l’investissement global qui s’élève à environ 120 millions d’euros, le Conseil général s’acquittant de l’autre moitié, 49,45%. Mais c’est oublier les 3,5 millions que le Conseil général versera chaque année à Vinci pendant les 30 ans que dure la concession de la ligne. Cette somme sera augmentée chaque année d’un taux de 2%. Le total ainsi versé est égal aux crédits contractés par la société Rhônexpress pour avancer sa part dans l’investissement. »(source Lyon Capitale)

En résumé, Vinci a peut être financé la moitié de l’investissement, mais il l’a fait en contractant un crédit dont le Conseil général lui garantit le remboursement en totalité – avec les intérêts – sur 30 ans…

Enfin, pour terminer, les usagers-contribuables verront le tarif de Rhônexpress réévalué chaque année au mois de Juin. Cela promet…

Nomination à la Justice… et classement sans suite

Lyon Capitale explique ce lundi 15 Novembre – au lendemain de la nomination de M. Mercier au ministère de la Justice – qu’une source judiciaire du parquet général de Lyon lui a confirmé qu’il avait été décidé de procéder au classement sans suite de l’enquête préliminaire, en précisant :

« Le classement sans suite aurait été décidé « la semaine dernière »  sans que le parquet général ne soit capable de donner une date plus précise. Pourtant, nous avons contacté le parquet général ce lundi matin et le classement sans suite de l’affaire n’a à aucun moment été évoqué. Notre interlocuteur indiquait au contraire que la nomination de Michel Mercier au ministère de la Justice « ne changerait rien aux investigations en cours » . » (source)

Concernant l’enquête, la Justice devra donc se focaliser uniquement sur le rôle présumé de Guy Mathiolon (président de la CCI de Lyon), dans la modification des tracés du tram.

En attendant ce sont les usagers et les contribuables de Lyon qui continueront de payer – au prix fort – des choix politiques discutables et incompréhensibles sur un projet d’urbanisme contesté. Sans avoir plus d’explications.

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Eric Brunet : la preuve que non, la droite n’est pas muselée

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Eric Brunet est l’animateur de Le plus grand musée du monde sur France 3. Il a publié « Etre de droite un tabou Français » en 2006 et parcourt en ce moment les médias pour présenter son dernier livre « Dans la tête d’un réac »

Eric Brunet (France Television)

Eric Brunet explique à longueur d’interview que la Gauche a noyauté les médias, la culture, l’enseignement et tous les milieux intellectuels. Cette année, il a beau présenter un nouveaux livre, le discours reste le même. « Combien de journalistes de droite ont vu leur carrière brisée à cause de leur opinion politiques ? » interroge-t-il régulièrement, précisant que « [nous] ne pouvons imaginer le nombre de personnes qui lui ont écrit [NDLR suite à son premier livre], pour lui raconter comment dans l’Enseignement ou dans la fonction publique il faisait semblant d’être de gauche pour ne pas s’attirer les foudre de leurs collègues« .  Il fustige les « salles des profs » accusées d’être des noyaux de gauche et les syndicats sensés freiner la carrière des collègues identifiés comme étant de droite. Avec « seulement 6% de journalistes de droite en France » l’information serait filtrée en permanence et présentée sous un regard systématiquement « de gauche » voire d’extrême gauche…

Bref, un discours qui laisse quelque peu rêveur…

Rêveur devant l’efficacité des sois-disant comploteurs : les idées de gauche n’ont pas gagné de terrain dans l’opinion depuis bien longtemps. Ils ont beaux être très méchants, les gauchistes comploteurs des médias ne sont pas bien dangereux.

Rêveur aussi devant l’omission de détails importants : en France la plupart des patrons de presse sont de droite (c’est un doux euphémisme). Mieux encore, ils sont connus pour être proches du chef de l’État. Quant à la presse de service public elle est désormais sous le contrôle direct de ce même chef de l’État. Donc quand bien même les journalistes seraient à 94% de gauche, de quelle latitude disposerait-ils pour faire du prosélytisme à leurs idées ? (Regardez ce qui est arrivé aux chroniqueurs de France Inter par exemple…).

Rêveur parce que ne serait-ce qu’en économie, les idées ultra-libérales (apanage de la Droite) sont systématiquement présentées comme la vérité vraie et unique, et les économistes ne partageant pas cette vision condamnés au silence. Quelle presse généraliste aujourd’hui pour oser demander des comptes sur l’ouverture à la concurrence des services publics ? L’interdiction du protectionnisme ? La baisse des impôts payés par les tranches supérieures ? La délocalisation systématique ? La rigueur budgétaire ? Ou la hausse des revenus du capital (au détriment de ceux du travail) ? Tout ceci nous est présenté comme inéluctable, et le débat autour de ces questions clés n’existe même pas dans la presse…

Rêveur enfin, parce que dans plein d’autres secteurs dans le privé, c’est l’inverse de la situation décrite par Brunet qui se produit. Combien d’entreprise sans salariés syndiqués ou sans Comité d’Entreprise par peur de représailles sur la carrière ? Combien de repas de midi ou de pause café où les salariés acquiescent aux opinions du chef pour ne pas de retrouver sacqués ? Ce genre de situation existe malheureusement de partout… dans les deux sens. Il parait particulièrement biaisé de ne s’intéresser qu’aux cas dans la fonction publique…

A la rigueur, le discours d’Eric Brunet pourrait tenir debout s’il limitait son analyse à la presse Internet et aux blogs (ce que la Droite nomme communément la Gauchosphère). Car c’est vrai qu’en s’affranchissant des contraintes de la presse classiques (et de ses dirigeants), les journalistes et chroniqueurs étiquetés à gauche ont envahi le Web au point d’avoir une bonne génération d’avance sur la Droite dans ce domaine. Maintenant, quelle est l’audience de la presse Web parmi la presse globale ? Ne s’adresse-t-elle pas plutôt à un public averti, et en quelque sortent « déjà converti » ? Au contraire de la télévision ou de la radio (avec une forte présence des idées de droite) qui touche un public plus général, plus efficace pour faire du prosélytisme de Droite ?

Pour terminer, à voir le nombre d’invitations et d’interviews auxquels Eric Brunet a répondu lors de la publication de ses livres, cela me fait penser au sketch de Laurent Gerra dans lequel il imite Jean-Marie Le-Pen. Le sketch où il lui fait dire :

« Je tenais effectivement à remercier la télévision Française de m’avoir si souvent invité, afin que je puisse m’y plaindre d’ailleurs de ne pas y passer. Désormais, à cause de l’omerta dont je suis victime, découlant directement des procédés bolcheviques tramés par la nomenklatura médiatico-socialo-politique-partisane… » (vidéo ici)

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Un cours d’histoire pour Benjamin Lancar

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Benjamin Lancar, président Jeunes Populaires, l’organisation de jeunesse de l’UMP et conseiller régional d’Île-de-France, est l’auteur de propos polémiques – publiés sur son blog – concernant Pierre Laval. La vague d’indignation que ce billet a suscité l’ont amené à présenter ses excuses (source Le Post)

Benjamin Lancar
Benjamin Lancar (Le Figaro 2008)

En saluant le « redressement économique de la France de Pierre Laval en 1932« , Benjamin Lancar s’est attiré les foudres de ses nombreux détracteurs. En effet quoiqu’est fait Pierre Laval en 1932, il restera toujours dans les mémoire collectives comme le collaborationniste zélé qui après la rafle du Vel’ d’Hiv’ déclara aux préfets que les Juifs avaient fait de l’Hexagone un « dépotoir » humain.

Lancar, « Confondant d’imbécilité« 

Pour Olivier Mazerolle (BFM TV) Benjamin Lancar serait « confondant d’imbécilité » qui ne le rate pas au passage: « Monsieur Lancar il ose comparer le courage des jeunes qui sont aujourd’hui pour la réforme des retraites, au courage de Guy Môquet […] qui distribuait des tracts contre l’occupation allemande, et qui finalement a été fusillé, franchement c’est confondant d’imbécillité… » avant d’enchainer « Il avait aussi trouvé le moyen de magnifier Pierre Laval pour son action avant l’occupation allemande. Franchement on est confondu. Je serais à la place de l’UMP je serais inquiet… » (source Agoravox TV)

Pour Le Post, si pour Lancar le Laval 1932 c’est le Sarkozy 2010, il y a de quoi s’inquiéter ! On est effectivement impatient de connaître le Sarkozy de 2018/2022… Plus sérieusement c’est l’UMP qui devrait recadrer son jeune partisan car à jouer la provocation systématiquement il est contre-productif aux gens de son camp.

La réaction la plus digne à son billet est probablement venue des Jeunes Verts qui ont offert un livre d’histoire à leur collègue…

Une grande aptitude à la provocation, moins à la réflexion

Benjamin Lancar n’en est pas à son coup d’essais en matière de provocation. Et pas plus que pour la polémique de Pierre Laval il n’avait préalablement réfléchit aux conséquences de ses propos. Il avait par exemple salué la défaite d’Obama aux récentes législatives sur Twitter (source Le Post) :

« Après la gauche européenne en Italie en 2008, en Allemagne en 2009 et en UK en 2010, la gauche américaine va prendre une claque ce soir.« 

Quand on connait la ligne politique des opposants d’Obama (le Tea Party n’a quand même rien à voir avec l’UMP, et l’opposition droite/gauche en France), quand on se rappelle deux secondes de la politique extérieures Américaine durant des années Bush, quand on songe aussi à la popularité d’Obama en France… « consternant d’imbécilité », c’est presque trop faible.

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Citation de Romain Gary

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« Le patriotisme c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres »

Romain Gary, romancier Français, (1914-1980)

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Chine : les Tibétains ? Quoi les Tibétains ?

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Le président chinois Hu Jintao a achevé son escale Française à Nice aujourd’hui. Une visite sous le signe d’une réconciliation qui a demandé un travail diplomatique considérable suite au « froid » de 2008 provoquée par la réception du Dalaï Lama. Nicolas Sarkozy a donc soigneusement évité d’aborder avec lui tout sujet délicat susceptible de refroidir des relations que l’on a eu tant de mal à rétablir. Il n’a donc bien évidemment pas été question du Tibet ou de Liu Xiaobo (opposant Chinois récent prix Nobel de la paix, détenu par Pékin). Ces « courbettes » diplomatiques ont permis une moisson de contrats commerciaux qui bien qu’inférieure aux espérances est tout de même estimée à 15 milliards d’euros (selon l’Expansion).

Drapeau du Tibet

Cet épisode marque une nouvelle fois d’inversement du rapport de force qui s’est opéré ces 30 dernières années entre la France et la Chine. Aujourd’hui, malgré tout ce que l’on aimerait nous faire croire, la France seule n’est jamais qu’un « nain » géopolitique et économique, que l’on remet en place en cas de non allégeance, et qui en est réduit à mendier les faveurs d’une Chine toute puissante.

Un état de fait qui avait été brillamment résumé avec humour par l’équipe d’Action Discrète, lors des JO de Pékin :

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France Inter, le rodéo de la chronique matinale

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Gérald Dahan a été débarqué la semaine dernière de France Inter. Cet évènement pourrait passer inaperçu, si ce n’était le quatrième départ d’affilé  pour les humoristes de la chroniques matinale de la radio publique la plus écoutée de France. Cette nouvelle éviction, comme celles de Stéphane Guillon et de Didier Porte en juin, fait peser le lourds soupçons d’intervention politique.

Gérald Dahan face à Michèle Alliot-Marie
Alliot-Marie perplexe durant la chronique de Dahan

Et dire qu’ils devaient faire oublier Porte et Guillon à la rentrée ! Finalement Raphaël Mezrahi et Gérald Dahan n’auront même pas tenu deux mois.

Guillon n’était « pas drôle » et Porte (en plus) « vulgaire »

Nous pouvons situer le commencement de l’histoire des relations tendues entre la radio et ses humoristes du matin au début de l’année. Fin 2009 quelques chroniques assez « gratinées » étrillant des membres du Gouvernement invités par la chaîne avaient fait sortir de ses gonds Philippe Val, rédacteur en chef de France Inter :

« France Inter est une radio qui coûte cher à l’actionnaire, qui n’est pourtant pas très bien traité par la station » (propos rapportés par Le Monde, décembre 2009)

Cette déclaration de son patron avait fait réagir Stéphane Guillon, qui ne l’avait pas raté dans sa chronique du 11 janvier 2010 (vous remarquerez que Guillon évoque – déjà – son licenciement) :

« Je me dis, c’est pas possible, Sarkozy actionnaire de France Inter ? Maltraité par des journalistes et des chroniqueurs surpayés ? Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo, n’a pas pu dire ça. Les actionnaires de France Inter, ce sont les auditeurs qui paient la redevance, en aucune façon Nicolas Sarkozy. » (vidéo)

S’en est suivi un long jeu de chassé-croisé entre la Direction et ses humoristes, ou les chroniques des uns donnait lieu aux déclarations incendiaires des autres. On notera notamment les polémiques sur les chroniques de Stéphane Guillon dédiée à Dominique Strauss-Kahn ou à Eric Besson suivit de fausses excuses).

Le 23 Juin 2010 Stéphane Guillon, viré, propose son ultime chronique intitulée : « France Inter en burqa » où il évoque une « liquidation totale des humoriste  » (aujourd’hui, à l’heure du départ de ses remplaçants, croyait-il si bien dire ?). Il décrit son ex-radio comme « une radio de gauche qui licencie comme la pire entreprise de droite« . » et parodie son slogan « France Inter écoutez l’indifférence. » (Voir la vidéo ci-dessous)

De son coté Didier Porte propose le 20 Mai une chronique dans laquelle il se dans la peau d’un Dominique de Villepin victime du syndrome de la Tourette qui invite le président à pratiquer la sodomie (video). Ce qu’il regrettera le 8 Juin sur le plateau d’@rret sur image  évoquant un « dérapage » sur une chronique « qu’il ne considère pas comme sa meilleure » car « elle n’a pas marché du tout« . « Ce n’est pas une chronique politique du tout, je voulais qu’on vois le coté potache » se défend-il. Ces regrets ne changeront rien au fait que Porte est bel et bien licencié par la Direction comme son camarade Guillon.

Son collègue Nicolas Demorand, directeur de la matinale sur Inter à l’époque, dans la Grand Journal de Canal Plus, prenait le parti de sa direction et déclarait « Moi je le dis très franchement : j’ai trouvé que cette chronique n’était pas drôle » oubliant par là même plus de 10 ans de bons et loyaux services. En suivant sa logique jusqu’au bout, on peut se demander si l’on doit licencier tous les humoristes pas drôles. Dans ce cas il n’en resterait peut être pas beaucoup… Et qui est suffisamment malin pour distinguer ce qui est drôle de de ce qui ne l’est pas ? Ce monsieur mesure-t-il la subjectivité de la chose ? Peut-on aussi envisager de virer les politiques ou les journalistes pour manque d’humour ?

Les auditeurs, qui furent très nombreux à protester, regretteront longtemps les mots d’un humoriste engagé, travaillant pour France Inter depuis plus de 10 ans, et dont certaines chroniques étaient restées dans les annales. Notamment lorsqu’il avait pris le parti de Jean-Paul Cluzel – précédent directeur de la radio – ou bien lorsqu’il avait dénoncé la montée de l’ultragauche (sic).

Le 25 Juin, lors de sa dernière chronique, dans une émission enregistrée en public, Didier Porte, mesurait sa popularité :

« Que ceux d’entre vous qui sont fous de joie que Stéphane Guillon et moi même soient viré de France Inter applaudissent… » (silence assourdissant)

« Que ceux qui trouve cela intolérable et injustifié se manifestent » (terrible bronca)

Il a aussi ajouté (voir enregistrement ci-dessous) :

« C’est juste que j’ai dit un gros mot à l’antenne »

« Le vrai commanditaire de notre licenciement, moi je le connais et il nous disait cassez vous pov’ cons« 

Pour Dahan « La vérité n’est plus bonne à dire sur France Inter. »

En revenant sur la cas de Gérald Dahan, voici ce que celui-ci déclarait dans Sud Ouest après avoir appris la nouvelle de son éviction :

« Le fait d’être convoqué 24 heures seulement après ma chronique ne laisse pas beaucoup de place au doute. Pour moi, cela prouve à ceux qui en doutaient encore que les dirigeants de France Inter ont le doigt sur la couture du pantalon et que l’on s’achemine vers une certaine forme d’autoritarisme. Ou tout du moins qu’on est dans un climat de peur des dirigeants politiques dont dépend le service public.« 

Interrogée sur l’aspect politique du départ de Dahan, Laurence Bloch, la directrice adjointe de France Inter, déclare que :

« L’argument politique de Gérald Dahan est un cache-misère de sa médiocrité. »

Dahan, lui, explique plutôt le contraire :

« Dans mon entretien, on m’a reproché soudainement un problème de texte, de fond, de positionnement, de parti pris, de couleur… On a évoqué le fait qu’il y avait deux mondes et qu’il y avait un problème de choix que je ne faisais pas« 

Il précise aussi que l’on voulait l’ « empêcher de communiquer sur le fait que c’était une éviction.« , restant persuadé que c’est la chronique réalisée pour la venue de Michèle Alliot-Marie trois jours avant son départ, qui en était le motif réel. Une chronique qui a rendu la ministre furieuse :

Sophia Aram et François Morel sous pression

Il y a donc eu quatre évictions parmi les humoristes du matin de France Inter. Le deux qui restent, François Morel et Sophia Aram savent désormais à quoi s’en tenir en cas de dérapage… Ils sont prévenus. Le message et probablement bien passé.

La semaine du départ de Porte et de Guillon, François Morel était déjà à deux doigts de craquer. Sa chronique du 25 Juin était tout, sauf de l’humour. En commençant par rappeler que « France Inter c’était [sa] radio« , il ne se défilait pas en expliquant que le départ des ses collègues l' »affectait« , et rappelait que « le mépris n’est jamais une bonne méthode de gouvernance« . Il ne profitait aussi pour adresser ses « sentiments fraternelles » à ses confrères ainsi que « ses regrets de ne plus les entendre sur cette chaine » (voir la vidéo ci dessous)

Et l’on peut se demander combien de temps encore Sophia Aram va pouvoir continuer de faire des chroniques aussi politiques, que celle-ci par exemple :  (Pandora Vox veut bien prendre les paris…)

Liberté de Presse en France : un peu enviable 44ième rang mondial (RSF 2010)

On imaginait sans doute pas que la réforme de nomination des directeurs des chaines et stations du service publique aurait un impact aussi fort sur le contenu diffusé.

En terme de censure des médias « on se croirait dans l’Italie de Berlusconi«  faisait remarquer un auditeur de la station en colère la semaine dernière.

Il est vrai que la France occupe dorénavant le peu enviable 44e rang (après le Surinam !) en matière de liberté de la presse, selon le classement 2010 établi par Reporters sans frontières (RSF) publié au mois d’Octobre dernier.

Il va falloir s’y faire, les médias de grande écoute ne sont sans doute plus aussi libres qu’avant…

Pour conclure, une bonne nouvelle toute de même : Didier Porte a été accueilli par @rrêt sur Image et propose sa chronique du jeudi sur Internet à l’adresse suivante : http://www.arretsurimages.net/chroniqueur.php?id=21

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Citation de Marek Halter

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« Certes, un rêve de beignet c’est un rêve, pas un beignet. Mais un rêve de voyage, c’est déjà un voyage. »

Marek Halter, écrivain Français d’origine polonaise, (1936-)

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Campagne Américaine : des coups toujours plus bas

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Cette semaine, les Américains se rendront aux urnes pour élire leurs nouveaux représentants et sénateurs au cours des élections de mi-mandat (midterms). Alors que la date du scrutin approche, la guerre médiatique fait rage.

Les candidats de chaque état rivalisent de moyens pour réaliser des spots publicitaires destinés à discréditer les concurrents. Nous savons dors et déjà que 2 fois plus d’argent aura été dépensé pour cette campagne que lors de la précédente, la nouvelle législation sur le financement des partis politiques et des campagnes ne plafonnant plus les dons des entreprises. Aux Etats-Unis, où la publicité comparative sauvage est autorisée, ces spots de campagne paraissent de plus en plus ridicules, manipulateurs et malsains à chaque élection. Et le débat laisse peu à peu place à un matraquage publicitaire qui infantilise l’électeur à l’extrême, avec des « mini films » dignes des effets spéciaux Hollywood. Bienvenue au pays de l’apparence et de la communication !

Parmi les derniers en date, ce spot de Carly Fiorina, ex PDG de Hewlett Packard, candidate pour la sénatoriale de Californie, qui cherche à dé-crédibiliser son rival Tom Campbell en le comparant à un mouton démoniaque, prêt à tout pour augmenter les taxes… Quand on vous disait que c’était ridicule…

Ce genre de spot – où le candidat passe plus de temps à parler de son adversaire que de lui même – n’est malheureusement pas un cas isolé. On a par exemple Sharron Angle (Tea Party) du Nevada accuse son adversaire Harry Reid, de payer pour le viagra des prisonniers condamnés pour pédophilie… (ici). Ou de nouveau Carlly Fiorina qui sort un vrai court métrage bourrés d’effets spéciaux (ici)

Voilà à quoi en est réduite la plus grande démocratie du monde : il fut un temps où l’on gagnait une élection parce qu’on avait bien défendu un programme ou parce qu’on avait convaincu lors d’un débat contradictoire brillant ; aujourd’hui on est élu parce que grâce aux moyens faramineux de nos « partenaires », l’on a réussi à trainer dans la boue son adversaire à coup de spots diffamatoires et infamants… De ce triste spectacle, les Américains ne sortent pas vraiment grandis.

A comparer ses rivaux à des moutons, n’est-ce pas les électeurs que l’on prend pour tel ?

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