Monsieur Bernard Maris, vous m’avez une nouvelle fois enlevé les mots de la bouche tout à l’heure sur le plateau de « C dans l’air » sur France 5 ! Intitulée « Présidentielle : la crise au centre » l’émission animée par Yves Calvi était aujourd’hui (NDLR: 26 Avril 2012) consacrée à la crise économique et aux moyens d’en sortir. Noyé au milieu de trois invités distribuant leur pensée unique ultra-libérale à longueur d’antenne, vous nous avez éclairé – seul contre tous – d’une vision néo-keynésienne de long terme. Chapeau !
L’émission a démarré aujourd’hui très fort. Utilisant comme d’habitude les questions pour déverser leur sempiternelle propagande, les trois premiers invités (Marc Fiorentino, Nicolas Bouzou et Guillaume Roquette) ont monopolisé les 15 premières minutes de l’émission en discours tout aussi identiques que à la solde de la finance. Incapable de contrôler le flot ininterrompu de leurs diarrhées verbales, qui déversaient en boucle un catalogue d’analyses toutes faites et non argumentées (qui ne répondaient d’ailleurs pas à sa question), Yves Calvi a encouragé à sa façon cette leçon d’économie court-termiste et réductrice. Ce qui est bien dommage.
Et il faut couper dans les dépenses publiques, et les candidats ne parlent pas assez d’économie, et l’Allemagne s’en sort mieux car eux ont fait des efforts, et il va falloir souffrir, et le modèle social Français est un anachronisme, et il faudrait gérer le budget de l’État comme le budget d’un ménage etc… et tous ceux qui ne pensent pas ça sont accusés de vendre du rêve ! Foutaises ! Que l’on regarde d’un peu plus près la situation en Allemagne ! Que l’on s’intéresse un peu aux conséquences de leurs remèdes miracles (en Grèce, mais bientôt en Espagne et en Italie) ! Que l’ont étudie un peu les procédés utilisés par les marchés pour contourner le processus démocratique !
Heureusement pour nous autres téléspectateurs, après 15 minutes – où l’on se demande pourquoi on n’a pas tout simplement éteint la télévision – Zorro est arrivé ! En deux coups de cuiller à pot Bernard Maris a fait la chasse aux contre-vérités et donné un peu d’envergure au débat en abordant les questions de la croissance et de l’augmentation des recettes de l’État (revoir l’émission ici).
Cette émission est un bel exemple de propagande moderne où l’on utilise l’espace public pour faire le matraquage d’une pensée unique – celle des marchés – pour faire passer la pilule aux citoyens. Le constat est pourtant simple: tous les pays qui ont fait confiance aux marchés s’enfoncent aujourd’hui un peu plus dans la crise. Alors que faire ? Ce blog – comme beaucoup d’autres – s’est intéressé aux mesures qui pourrait composer un plan de sortie de crise. Une vision dont de nombreux points ont été empruntés à celle de l’économiste Bernard Maris…
En tous cas, merci encore à vous Mr Maris, car avec Philippe Frémeaux vous êtes bien l’un des seuls à les empêcher de tourner en rond sur le plateau de cette émission, quand il s’agit d’économie.
7 réponses à C dans l’air: merci Bernard Maris !