Σύνολο αλληλεγγύης προς τον ελληνικό λαό !

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(NDLR: Solidarité totale avec le peuple Grec ou phonétiquement « Sýnolo alli̱lengýi̱s pros ton elli̱nikó laó« ). Les Grecs étaient dans la rue ce week-end pour dénoncer une nouvelle fois le énième plan d’austérité que leurs députés s’apprêtaient à voter. De véritable scènes de guérilla urbaines ont plongé le pays dans le chaos le soir venu. Le scandale Européen – auquel nous avions consacré un dossier cet été – est plus que jamais d’actualité tandis que que le processus de tiermondisation de la Grèce s’intensifie. Jusqu’à quand ?

De violents affrontements à Athènes entre policiers et des manifestants devant le parlement grec, à la suite du vote d'un nouveau plan d'austérité

Violents affrontements dimanche à Athènes entre policiers et des manifestants devant le parlement grec (Photo AFP)

Ce week-end c’était le chaos en Grèce. Les manifestants ont fait le siège du parlement pour tenter d’empêcher le vote d’un troisième plan d’austérité imposé par Bruxelles et le FMI. Dégénérant de plus en plus en scène de guerre urbaine à mesure que la l’échéance du vote approchait, on s’est affronté à coup de bombes lacrymogènes, de matraques, de cocktails Molotov et même de bouteilles de gaz comme le raconte Léa Lescure sur Rue89.

Contrairement à ce que l’on sous-entend souvent, ces évènements n’ont pas impliqué seulement de jeunes casseurs crypto-anarchistes ou autre « black-block » que les autorités ont toujours vite-fait de fustiger. Ce week-end, toutes les générations grecques étaient dans la rue, jeunes, chômeurs, retraités ou travailleurs… Tous sont venus exprimer leur ras-le-bol face à une politique qui n’est pas faite pour les aider mais au contraire pour les enfoncer comme nous l’expliquions en Juillet. La radicalisation de la répression policière a, à mesure que la journée avançait, progressivement contraint les manifestants les plus fragiles à quitter la place Syntagma (voir à ce sujet le traitement imposé aux personnes âgées dans la correspondance de Léa Lecture). Il est donc important de souligner que ces évènements ne sont pas le fait de quelques jeunes illuminés en quête de confrontation avec les autorités, mais bien le cri de douleur de tout un peuple.

Comment ne pas comprendre la réaction d’une population qui n’accepte plus qu’on lui demande encore des efforts, qui de surcroit seront tout aussi vains que les précédents (voir cet article du Monde) ? Pour le vote parlementaire de dimanche, les dirigeants des partis Pasok (socialistes) et Neo Dimokratia (conservateurs) avaient fait savoir que tout député qui n’approuverait pas le texte sera exclu du parti sans condition… Quand on sait qu’en plus le gouvernement actuel a été formé sous la supervision des technocrates de Bruxelles, il y a de quoi douter sérieusement de la légitimité de ces décisions. Vous parlez d’une démocratie ! Le peuple Grec a perdu sa souveraineté et n’a d’autre choix aujourd’hui que de subir en silence… ou de manifester son  indignation !

Emeutes place Syntagma Atthènes contre le plan d'austérité

Dimanche, 100 000 manifestants s’étaient donné rendez-vous devant le Parlement pour exprimer leur colère contre le nouveau plan d’austérité, le soir la manifestation dégénère en émeute (photo Yiorgos Karahalis, Reuters)

On entend régulièrement dire que les Grecs n’ont eu de cesse de tricher, en favorisant l’évasion fiscale, en trafiquant les chiffres pour rentrer dans l’Euro etc… et qu’il est donc « normal » qu’ils payent aujourd’hui leurs égarements. Une belle façon de « botter en touche » le débat sur la légitimité et l’efficacité des plans d’austérité sans fin que « Merkozy » impose à la péninsule hellénique. La vérité c’est que les marchés financiers et l’Europe agissent comme des charognards qui cherchent à se payer sur une proie à l’agonie (voir notre article sur les mécanisme de spéculation sur la dette et les cercles vicieux qui cela engendre).

Il n’y a là aucune solidarité, simplement un froid calcul dont les citoyens Grecs ne finissent plus de payer le prix démesuré. Le processus est bien connu – et les Grecs ne sont pas dupes – les plans d’austérité et les économies tuent la croissance (8% de récession en 2011, imaginez…), et la Grèce peut encore moins rembourser sa dette… ce qui déclenche un nouveau plan d’austérité etc etc…. Le peuple Grec n’en peut plus de subir un système auquel il a du abandonner toute sa souveraineté. Un système prenant des mesures qui, en plus d’être terriblement douloureuses, sont profondément néfastes pour l’avenir du pays. Il se révolte donc par le seul biais qui lui reste, le seul moyen d’être un peu entendu, le seul vecteur pour exprimer l’immense colère qui sommeille en lui. Il se révolte dans la rue.

L’Occident qui s’émerveille tant devant les révolutions arabes devrait se poser la question. En quoi une révolte d’un peuple contre la dictature d’un système, qui a confisqué le pouvoir pour prendre des décisions ruinant le présent et l’avenir de tout le pays au profit d’une minorité, serait moins légitime selon qu’elle ait lieu au Nord ou au Sud de la Méditerranée ? Voilà pourquoi nous devrions tous être maintenant en totale solidarité avec le peuple Grec.

Quelle ironie de l’Histoire que le sol qui ait vu naître la démocratie, fusse aujourd’hui en train de contempler son crépuscule…

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2 réponses à 14/02/2012 – Σύνολο αλληλεγγύης προς τον ελληνικό λαό !

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