Les Allemands s’en sortent-ils mieux face à la crise ?

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Malgré la crise Européenne, l’Allemagne emprunte a des taux toujours plus faibles, son « spread » avec les autres pays Européens explose, tandis que le chômage n’a jamais été aussi bas depuis 20 ans outre Rhin… Toutes les statistiques économiques allemandes s’améliorent à mesure que la crise empire dans le reste de l’Europe. Mais pourquoi donc les Allemands s’en sortent-ils mieux que les autres ? Profitent-ils de la crise ? Et surtout est-ce seulement une impression ou la réalité ? Parce qu’avant que toute l’Europe ne se mette à suivre le chemin du « bon élève » Allemand, il faudrait être sûr que la solution fonctionne et puisse être transposée.

1/ L’Allemagne fait de l’austérité depuis 15 ans

Les spécialistes nous répètent à longueur d’interview que les Allemands « ont déjà fait les efforts nécessaires« . Comprenez qu’ils ont déjà mis en place des politiques de rigueur budgétaire ces dernières années, alors que les autres pays dépensaient sans compter.

Jean de la Fontaine, la Cigale et la Fourmi

La fourmi Allemande n'est pas prêteuse...

Et c’est effectivement le cas: dès la fin des années 90, plombés par le coût de la réunification, les comptes publics Allemands sont dans le rouge. C’est pourquoi de gouvernement Gerhard Schröder a mis en place durant son premier mandat une réforme de la fiscalité et a refondu le système des retraites dans le but de réduire le déficit public. Mais ces réformes n’ont pas suffit, ce qui a conduit le chancelier a poursuivre les efforts dès sa réélection avec son « Agenda 2010 » et les quatre lois Hartz votées entre 2002 et 2004 destinés à réduire les dépenses publiques de l’État Providence.

C’est la raison qui conduit les observateurs à présenter l’Allemagne comme la « fourmi » prévoyante, tandis que les autres pays – France en tête – ne sont que des « cigales » trop promptes à ne pas se soucier de l’avenir. Mais la vision est réductrice, car c’est bien parce qu’il y a eu des « cigales » dans le reste de l’Europe pour consommer les produits Allemands et alimenter en croissance la Zone Euro, que les efforts des « fourmis » Allemandes ont payés. En effet, la république fédérale allemande voit son économie tirée par de très importantes exportations qui dopent sa balance commerciale. Exportation qui pour une large partie son à destination de la Zone Euro… C’est donc grâce aux autres pays Européens qui n’avaient pas de politique d’austérité, et qui donc consommaient au maximum (à crédit) une large partie des produits d’exportation Allemands, que le plan d’austérité Allemand a fonctionné. L’Allemagne a ainsi conforté ses positions économiques grâce à son excédent de balance commerciale.

Il y a deux conclusions à tirer du succès de la politique de rigueur allemande de ces dernières années:

  1. Si chaque pays fait de l’austérité dans son coin, cela ne profite à personne et ça tue la croissance de façon généralisée. On ne crée pas de la croissance en réduisant les dépenses de partout. Il est donc illusoire de croire que des politiques d’austérité sont la solution pour les pays subissant actuellement la crise de la dette. Par quel miracle l’austérité généralisée pourrait-elle soutenir l’activité économique ?
  2. La crise des autres pays finira par atteindre l’Allemagne un jour au l’autre. Même si ce ne sera probablement que dans un second temps. Car si tous leurs voisins Européens font de la rigueur parce qu’ils sont en crise, l’économie allemande perdra ses débouchés européens, et ses exportations vers le reste de l’Europe vont chuter. Peut être est-ce là la raison du lent fléchissement de la position d’Angela Merkel depuis 6 mois, qui l’a conduit à accepter finalement de venir en aide à la Grèce et à l’Italie.

2/ L’euro fort arrange (surtout) l’Allemagne

Angela Merkel peut être contente, la crise dope les indicateurs économiques Allemands

Angela Merkel peut être contente, la crise dope les indicateurs économiques Allemands

L’autre « bouclier » anti-crise utilisé outre-Rhin est la surévaluation de l’Euro. Cet euro fort qui pénalise tant les économie Française, Grecque, Italienne ou Espagnole est pour l’Allemagne un puissant levier pour créer de la richesse. Et c’est la raison pour laquelle Angela Merkel s’oppose systématiquement à une intervention pour diminuer la valeur de l’Euro.

Un Euro fort favorise les importations depuis l’extérieur de l’Europe et pénalise les exportations vers le reste du monde, tandis qu’il n’a pas d’influence sur les échanges intra Zone Euro. Cette situation est profitable à l’Allemagne sur bien des aspects:

  • L’Allemagne importe massivement du reste du monde. Dans ce cas de figure un Euro fort lui permet de payer moins cher ses importations. Et elle importe de pays extérieurs encore plus que ses partenaires Européens (la France est par exemple autosuffisante dans de nombreux secteurs comme l’alimentaire ou l’énergie), cette position d’euro fort est donc moins profitable aux autres pays Européens qu’elle ne l’est pour l’Allemagne.
  • L’Allemagne exporte des produits à forte valeurs ajoutés (automobile, services, machines-outils…), souvent classés dans le haut-de-gamme ou le luxe. Pour ce type de produit le prix a moins d’importance pour l’acheteur. Ses exportations vers le reste du monde sont donc moins pénalisées que celles de l’Italie, l’Espagne ou la Grèce qui exportent dans des marchés bien plus concurrentiels (tourisme, agriculture…)
  • L’Allemagne a une forte proportion de ses exportations vers la Zone Euro. Les transactions s’effectuant en euro constant, le cours de l’euro n’a donc pas d’importance. Ce qui est loin d’être le cas pour ses partenaires Européens, qui eux exportent beaucoup plus à l’extérieur de l’Europe et sont pénalisés par la surévaluation de l’Euro.
  • L’Allemagne est traditionnellement un pays d’épargnants (au contraire par exemple des USA ou des pays « du Sud » de l’Europe qui sont des champions du crédit). Une monnaie forte est plus intéressant pour une population d’épargnants: l’épargne est au maximum de sa valeur. En revanche une monnaie faible (comme le Dollar en ce moment) avantage les citoyens endettés. Les partenaires Européens des Allemands, très endettés – tant sur le plan de la dette publique que de la dette privée – auraient bien besoin d’un Euro plus faible.

En imposant un Euro surévalué à leurs partenaires le Allemands conduisent une politique économique que les arrange, mais celle-ci « étrangle » les autres économies et ne fait qu’aggraver la crise de la Zone Euro.

3/ La crise des autres pays profite à l’Allemagne

Si l’Allemagne bénéficie de taux d’intérêt à long terme très faibles, c’est parce que les « bunds » sont considérés comme les seuls actifs sans risque en Europe. Donc, par effet de bord, les difficultés des autres arrangent les Allemands (ce que reconnaît même le journal Der Spiegel outre Rhin).

Jean-Paul Fitoussi, directeur de recherche à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), va même plus loin dans La Tribune en évoquant des taux de crédit Allemands sous-évalués: « [L’Allemagne] profite indirectement de la situation financière difficile des autres pays de la zone euro, qui provoque un report des achats sur les titres allemands. Les taux d’intérêt sont donc, outre-Rhin, artificiellement bas.« 

Enfin, pendant la crise Grecque l’Allemagne a connut une embellie économique. Comme le confirme Le Figaro dans cet article consacré aux intérêts Allemands dans la crise de l’Euro, tous les indicateurs sont aux verts: hausse de la consommation, taux d’investissements, hausse des exportations, hausse des ventes aux détails etc…  Et le chômage n’en finit plus de chuter depuis 2009 passant de 8,2% à 6,8% soit le taux le plus pas depuis 1992 (Les Echos).

Si les chiffres de l’économie Allemande sont si bons, c’est donc aussi parce que les Allemands ont su tirer parti des opportunités créées par la crise de l’Euro.

4/ Au delà des apparences…

Alternatives Economiques, n°300, mars 2011

Alternatives Économiques, Mars 2011: faut-il imiter l'Allemagne ?

Nous avons vu les raisons qui permettent à l’Allemagne de doper son économie grâce à la crise de l’Euro. Intéressons-nous maintenant au deuxième volet de la question : faut-il suivre le modèle Allemand ?

Il a déjà été expliqué dans la première partie de cet article en quoi une rigueur généralisée en Europe ne constituait pas un plan de sortie de crise crédible (et ne ferait au contraire qu’aggraver la situation). Le modèle Allemand d’austérité n’est donc pas à copier en l’état.  Guillaume Duval va même plus loin dans un article pour Alternatives Économiques, il fait tomber le mythe d’une économie Allemande florissante. En analysant plus finement les indicateurs économiques Allemands, il décortique le revers de la médaille des plans d’austérité imposés par les gouvernements Allemands successifs depuis 15 ans. Il explique pourquoi la situation actuelle et les perspectives Allemandes ne sont pas encourageantes et en quoi les indicateurs économiques sont trompeurs :

« Croissance faible, inégalités et précarité qui explosent, investissement en panne, démographie catastrophique…, l’évolution récente de l’Allemagne ne ressemble pas à une success story à copier d’urgence. » (Guillaume Duval dans Alter Eco n°300)

Son analyse est l’occasion de découvrir une autre réalité de l’économie Allemande qui n’a rien d’enviable et n’engage pas à des lendemains qui chantent:

  • Le pourcentage des chômeurs indemnisés a chuté de 80 % en 1995 à 35 % en 2008 et toutes les personnes au chômage depuis plus d’un an ont basculé vers l’aide sociale.
  • Les entreprises allemandes ont développé des stratégies de délocalisation, particulièrement dans les pays d’Europe centrale et orientale, pour réduire leurs coûts. Les exportations allemandes contiennent ainsi une part croissante de composants importés. Cela n’a cependant pas nui à la valeur ajoutée produite sur le sol allemand, mais a pesé sur l’emploi peu qualifié et les négociations salariales.
  • Depuis le milieu des années 1990, il y a en Allemagne une baisse continue de la durée annuelle du travail. Ce développement du temps partiel fausse les statistiques du chômage. En Allemagne, un emploi sur trois n’est désormais ni à plein temps ni à durée indéterminée et un sur dix est un mini-job, c’est à dire des emplois à moins de 400 euros par mois non assujettis aux cotisations sociales salariées.
  • Au bout du compte, l’Allemagne est le pays de l’ex-Union européenne à quinze qui a créé le moins d’emplois depuis vingt ans.
  • Le pourcentage des emplois à bas salaires a progressé de 6 points au cours des dix dernières années et se situe désormais au même niveau que dans les pays anglo-saxons. 2,5 millions de personnes travaillent pour moins de 5 euros de l’heure dans un pays qui n’a pas de Smic (9 euros brut en France).
  • Etc…

Du point de vue des indicateurs économiques les Allemands s’en sortent incontestablement mieux que leurs partenaires Européens. Cela satisfait les agences de notations et les marchés financiers et c’est bénéfique à court terme. Seulement la réalité Allemande est que bien peu de citoyens profitent de cette embellie économique qui s’est construite au détriment des plus fragiles et des classes moyennes. Le pays est donc moins bien armé pour l’avenir, et le « matelas » sensé absorber les crises est aujourd’hui des plus minces. Ce qui a pour conséquence de limiter les perspectives de croissance futures, et ne laisse présager rien de bon quand l’Allemagne sera rattrapée par la crise qui touche ses voisins.

Le chemin de l’Allemagne n’est donc pas à suivre pour deux raisons: primo parce que son modèle d’austérité gagnante n’est pas reproductible dans un contexte de rigueur généralisée, et secundo parce que le plan Allemand s’est fait au dépend des populations avec une précarisation du travail et forte augmentation des inégalités.

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Citation du Maréchal Ferdinand Foch

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Maréchal Ferdinand Foch

« J’ai beaucoup moins d’admiration pour Napoléon depuis que j’ai commandé une coalition.« 

Ferdinand Foch, Maréchal de France, (1851-1929)

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Citation de George Orwell

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George Orwell, écrivain Anglais auteur de '1984' et de 'La fermes des animaux'

« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire.« 

George Orwell, écrivain Anglais, (1903-1950)

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Opération Opéra: les procédures d’urgence des centrales nucléaires font froid dans le dos

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Ces derniers jours on a longuement débattu de la démonstration des militants de Greenpeace parvenant à pénétrer au cœur de plusieurs centrales nucléaires. Malheureusement l’information la plus terrifiante de la semaine concernant la sécurité de nos centres atomiques n’est peut être pas là. Quelques jours auparavant, des parlementaires ont mené une inspection surprise pour tester les procédures d’urgence dans deux centrales du pays (NDLR: opération « Opéra »). L’alerte fictive donna lieu à un enchainement de « situations burlesques » qui révèle des défaillances qui font froid dans le dos. Mais rassurez-vous ce n’était qu’un exercice !

Ci-dessous une reproduction de l’article de Marianne 2 sur le compte-rendu de ces inspections.

Centrale de Paluel en Seine Maritime

La centrale de Paluel en Seine Maritime a subit le test "Opera" (Image EDF.com)

« Il arrive que les parlementaires les plus sérieux se révèlent de sacrés farceurs. Prenez les députés et sénateurs de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) : ils n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’organiser, dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, deux exercices d’alerte dans deux centrales nucléaires à la centrale de Paluel et dans celle du Blayais en Gironde. Et sans prévenir en plus. Une première bienvenue de la part des élus de la Nation, à l’ère post-Fukushima. Le récit de l’ « opération opéra » par le député UMP Claude Birraux, (président de l’Opesct) et le sénateur UMP Bruno Sido (vice-président) est pour le moins édifiant.

Claude Birraux se présente à la centrale de Paluel (Seine-Maritime) vers 19 heures, en compagnie des responsables de l’autorité de « sûreté nucléaire ». Le directeur est sommé d’effectuer la simulation d’un incident majeur : la perte totale d’alimentation électrique du réacteur. Manque de chance, c’est le jour où le groupe électrogène alimenté au diesel est indisponible.

En fait il faudra attendre 21h50 pour que l’exercice débute. Tout se déroule pour le mieux au départ. Les équipes supplémentaires arrivent sur le site en 25 minutes chrono. Puis elles trouvent, dans les documents de procédure d’EDF, une solution : puisque les diesels ne fonctionnent plus, ils faut alimenter en électricité le réacteur 1 en panne, grâce au réacteur 2 toujours en production. Une solution qualifiée d’ « exotique » par la nomenclature de l’exploitant.

Mais au moment de passer aux actes, vers 23h30, catastrophe : la clé indispensable pour accéder au panneau d’alimentation électrique du réacteur électrique  se révèle « en commande », donc indisponible.

A minuit, Claude Birraux raconte : « nous suivons l’équipe EDF sur le terrain. Nous arrivons dans un local électrique, mais les indications du document de procédure ne correspondent pas au panneau électrique du local. Il y a un doute : les clés sur le panneau sont-elles mal étiquetées, ou bien sommes-nous dans le mauvais local ? Le local non plus n’est pas numéroté, ce qui est relevé par l’ASN. Après plusieurs allers et retours, entre la tranche numéro 1 et la tranche numéro 2, l’énigme est résolue : toutes les premières instructions du document de procédure semblent en réalité inexactes. »

On passe donc dans la tranche 3, où la signalétique semble mieux respectée… Mais à une heure du matin, « à nouveau le document EDF comporte des inexactitudes qui ne facilitent pas la tâche de l’équipe (…) A nouveau les personnels sont obligés de barrer plusieurs lignes du document. »

Centrale nucléaire du Blayet Gironde

La centrale du Blayet en Gironde a aussi été inspectée (image EDF.com)

A 1h30, « Nous mettons fin à l’exercice ». Ouf ! Conclusion : heureusement, « le personnel a su se poser les bonnes questions et n’est jamais resté bloqué dans des situations parfois burlesques ». Et heureusement aussi qu’il s’agissait d’un exercice théorique. La tranche 1 de Paluel n’a pas été mise à l’arrêt et donc les personnels ont travaillé avec de la lumière, comme en plein jour. « Imaginez la situation plongée dans le noir, obligé de travailler avec une lampe de poche dans une main, et les documents dans l’autre… », rappelle Claude Birraux. En situation réelle, le réacteur aurait vécu en situation critique pendant au moins de 3h30, refroidi à minima par l’ultime système de secours : des ailettes qui tournent avec la vapeur du réacteur, et permettent de le refroidir avec un filet d’eau…

« Impression mitigée »

Au même moment, la centrale du Blayais en Gironde a mieux résisté à l’intrusion de l’Opecst. Il s’agissait de simuler une grosse tempête qui menace les sous-sols des réacteurs d’inondation, ce qui s’était produit en décembre 1999. Le sénateur Bruno Sido a constaté que depuis lors les digues de protection ont été relevées et complétées. Un seul incident relevé : deux capteurs de la hauteur d’eau donnent des indications différentes. Laquelle choisir pour arrêter le pompage de l’eau de refroidissement ? Au bout d’une demi-heure, on s’aperçoit alors que la réponse existe bien, mais pas dans le bon dossier…

La mauvaise surprise, relative, pour les inspecteurs arrive lorsqu’ils accèdent au sous-sol. Bruno Sido en retire une « impression mitigée » : « Nous avons pu voir des fuites non identifiées non traitées, un repérage insuffisant des tuyauteries, dont certaines très corrodées, un plot en béton et des déchets divers traînant au sol… »

« On ne va jamais dans les sous-sols lors des visites habituelles, c’est dommage », commente le sénateur. Claude Birraux s’amuse: « J’avais croisé Henri Proglio, le président d’EDF au Tricastin. Il m’avait dit: si on se voyait à l’occasion? Et bien, on s’est invités chez lui… » L’Opesc l’assure : il y a aura d’autres opérations « Opera » à l’avenir, sans évidemme,t dévoiler ni quand ni où.  Puisqu’il s’agit de se mettre à l’heure du post-Fukushima, nous préconisons la simulation simultanée de la perte de l’alimentation électrique et d’une invasion par les eaux, comme au Japon. Cela pourrait se révéler « burlesque », non ? « 

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Citation de Georges Clemenceau

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Georges Clémenceau

« Il suffit d’ajouter « militaire » à un mot pour lui faire perdre toute sa signification. Ainsi la musique militaire n’est pas la musique, la justice militaire n’est pas la justice.« 

Georges Clemenceau, homme d’état radical-socialiste Français, (1841-1929)

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Chronologie: comment la Gauche conquiert progressivement toute l’Amérique Latine

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En Juin 2011 Ollanta Humala est élu à la présidence du Pérou. Son arrivée au pouvoir représente la chute de l’un des derniers bastions n’ayant pas encore cédé à la vague rose-rouge qui a déferlé sur l’Amérique Latine ces 15 dernières années. Cette tendance lourde est tout autant due à l’évolution socio-économique du sous-continent, qu’au net désengagement de la politique extérieure Américaine ces dernières années. En effet les États-Unis, qui étaient tant intervenu en Amérique Latine lors des précédentes décennies, se sont depuis ré-orientés vers des zones géographiques plus critiques dans la lutte contre le terrorisme. Quoiqu’il en soit, d’élection en réélection ce mouvement vers la Gauche a finit par concerner presque tous les états d’Amérique du Sud, comme le montre cette chronologie extraite du Monde Diplomatique de Novembre 2011.

Le Monde Diplomatique Novembre 2011

Le Monde Diplomatique de Novembre 2011

  • Décembre 1998: Venezuela: élection de M. Hugo Chavez
  • Juillet 2000: Venezuela: M. Chavez est réélu dans un scrutin auquel il s’était engagé lors du référendum d’Avril 1999 proposant la tenue d’une Assemblée constituante.
  • Octobre 2002: Brésil: élection de M. Luiz Igniacio da Silva, dit Lula
  • Mai 2003: Argentine: Élection de Nestor Kirchner
  • Octobre 2004: Uruguay: élection de M. Tabaré Vasquez
  • Novembre 2005: Honduras: élection de M. Manuel Zelaya
  • Décembre 2005: Bolivie: élection de M. Evo Morales
  • Janvier 2006: Chili: élection de Mme Michelle Bachelet
  • Juillet 2006: Mexique: une fraude massive prive M. Andrés Manuel Lopez Obrador d’une victoire à la présidentielle mexicaine. Son adversaire (de droite), M. Felipe Calderon l’emporte.
  • Octobre 2006: Brésil: réélection de M. Lula da Silva
  • Novembre 2006: Équateur: élection de M. Rafael Correa
  • Novembre 2006: Nicaragua: élection de M. Daniel Ortega
  • Décembre 2006: Venezuela: réélection de M. Chavez
  • Octobre 2007: Argentine: élection de Mme Cristina Fernandez de Kirchner, épouse de Nestor Kirchner
  • Avril 2008: Paraguay: élection de M. Fernando Lugo
  • Avril 2009: Équateur: réélection de M. Correa

Hugo Chavez, Venezuela, révolution bolivarienne

Hugo Chavez avait inauguré la tendance en 1998

  • Juin 2009: Honduras: le président Manuel Zelaya est arrêté par l’armée et expulsé vers le Costa Rica. Ce coup d’état a été condamné par la communauté internationale qui demandait le rétablissement de M. Zelaya dans ses fonctions. Après plusieurs mois de crise politique grave M. Porfirio Lobo Sosa (de droite) est élu président en Novembre 2009. De nombreux pays contestent alors la légitimité du scrutin…
  • Novembre 2009: Uruguay: élection de M. José « Pepe » Mujica
  • Décembre 2009: Bolivie: réélection de M. Morales
  • Janvier 2010: Chili: défaite de Michelle Bachelet aux élections
  • Octobre 2010: Brésil: élection de Mme Dilma Roussef
  • Juin 2011: Pérou: élection de Ollanta Humala
  • Octobre 2011: Argentine: réélection de Mme Kirchner
NDLR: En Italique les étapes qui constituent un recule de la « vague » rose sur le continent Sud-Américain.
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Citation d’Henry Kissinger

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« Je ne vois pas pourquoi nous devrions laisser un pays devenir marxiste simplement parce que sa population est irresponsable.« 

Henry Kissinger, politologue et diplomate Américain, (1923-), déclaration à la suite de l’élection de Salvador Allende au Chili en 1973. Allende sera assassiné dans les mois suivants lors du coup d’état mené par Augusto Pinochet sous le regard bienveillant des États-Unis.

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Crise de la dette: les technocrates prennent le pouvoir et imposent l’austérité aux peuples

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Après Brian Cowen en Irlande au mois de Janvier, José Socrates au Portugal en Juin, George Papandréou en Grèce et Silvio Berlusconi en Italie ces dernières semaines, voilà que ce week-end la crise de la dette publique coûte sa tête à un nouveau dirigeant Européen en la personne de l’Espagnol José Luis Zapatero. Si le cas de chaque pays n’est pas identique, on ne peut s’empêcher de noter avec quelle similitude d’action les marchés on mis la pression sur les états pour s’assurer un renouvellement de gouvernement. Laissant le champs libre aux technocrates – issus des grandes banques et des institutions européennes – pour imposer aux peuples toujours plus de sacrifices, sans réelle approbation démocratique.

1/ Un déficit toujours croissant de démocratie au niveau Européen

Mario Monti président du conseil Italien

Mario Monti est un homme pressé et plutôt austère

De tous ces changements de gouvernement, les plus préoccupants sont ceux des deux pays aujourd’hui les plus exposés aux prédations des marchés, la Grèce et l’Italie.

En Grèce, George Papandréou a essayé ces dernières semaines de sauver son gouvernement en proposant un référendum pour faire valider au peuple le dernier plan de sauvetage négocié avec l’Europe, ce qui a provoqué la fureur des Européens. (Alors qu’il n’y a fondamentalement rien de scandaleux à consulter le peuple en démocratie…) Mais ce gigantesque « coup de bluff » – sans doute aussi destiné à mettre la pression sur la France et l’Allemagne – n’a pas fonctionné. Le revirement de certains députés socialistes Grecs a conduit à la chute du gouvernement Papandréou. La Grèce a alors organisé un gouvernement d’union nationale autour de la personnalité de Loukas Papadimos, ancien vice-président de la Banque Centrale Européenne (BCE), dont le profil de pur technocrate était de nature à mieux rassurer les marchés.

Ce nouveau gouvernement s’est donc formé sous la pression des créditeurs de la Grèce (c’est à dire le FMI, la Commission Européenne, la France et l’Allemagne) et sans que le peuple Grec ne puisse donner son avis. Résultat: quatre personnalités d’extrême droite entrent au gouvernement – ce qui n’était pas arrivé depuis 1974 et la dictature des Colonels. Avec six ministres seulement la Droite esquive joyeusement les responsabilités, préférant sans doute jouer la carte des prochaines élections. Ce qui fait que sur les 49 postes à pourvoir, 39 son tenus par des socialiste issus du précédent gouvernement Papandréou… On prend donc les mêmes et on recommence… à un détaille près: on a exclu celui qui se rebellait.

En ne tenant pas compte de la représentativité du peuple et en étant décidé dans le dos des citoyens (essentiellement depuis les diplomaties étrangères), ce gouvernement d’union nationale, que l’on présente pourtant comme une solution de compromis, est en vérité une grave entorse à la démocratie. Il va devoir prendre des décisions parmi les plus importantes de l’histoire de la Grèce, alors qu’il n’a pas de réelle légitimité. La conclusion à en tirer est simple: en deux ans la Grèce a perdu toute sa souveraineté.

Siège de la Commission Européenne à Bruxelles

Siège de la Commission Européenne à Bruxelles

En Italie, la situation n’est guère plus enthousiasmante. En dépit du fait que Silvio Berlusconi se soit plié sans discuter à toutes les exigences de ses créanciers internationaux, il a été poussé à la démission début Novembre. Comme en Grèce un gouvernement d’union nationale a été formé. Et comme pour la Grèce sa composition s’est décidé dans le dos des citoyens, dans les couloirs de Rome et de Bruxelles. Réunis autour du président du conseil Mario Monti, le nouveau gouvernement Italien a maintenant pour charge de mettre en place un nouveau plan de rigueur pour rassurer la finance. Affilié à aucun parti politique, Mario Monti est comme Papadimos un pur technocrate de Bruxelles puisqu’il était il y a peu commissaire Européen. C’est aussi un ancien consultant pour Goldman Sachs. Un de plus ! Après Mario Draghi qui a succédé à Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, alors qu’il était impliqué dans le maquillage des comptes de la Grèce pour faciliter son entrée dans la zone Euro… Autant de profils qui « rassurent » les marchés financiers. Mais beaucoup moins les citoyens. Cette prise de pouvoir progressive des « technocrates » est tellement flagrante que Rue89 se demande (non sans ironie) quand Jean-Claude Trichet deviendra Premier Ministre en France !

Ce n’est pas la première fois que le manque de démocratie des instances Européennes est pointé du doigt, en particulier au niveau de la Commission. Mais il semble qu’à la faveur de la crise de la dette publique, nous ayons franchit un nouveau pas dans la marche vers l’absence de contrôle démocratique sur les technocrates de Bruxelles à la solde des marchés financiers. Et le pire est sans doute à venir quand on parle de plus en plus de faire valider au préalable les budgets de chaque état de la Zone Euro par la Commission Européenne. Une commission dont les membres sont nommés (et non pas élus) et qui n’ont aucun comptes à rendre aux citoyens…

2/ Le remède pire que le mal

Ce qu’il y a de plus étonnant pour le grand public, c’est que personne ne semble relever qu’en dépit des plans de sauvetage et de tous les plans d’austérités déployés dans toute l’Europe, la situation empire de mois en mois. La sagesse populaire n’aurait aucun mal à en déduire que nous sommes en train d’achever nos économies malades avec nos remèdes d’apprentis sorciers.

Pour se convaincre que nous sommes sur la mauvaise pente il n’y a qu’a regarder l’explosion du « spread » entre les prochains pays sur la liste, comme l’Espagne et la France, et l’Allemagne. L’écart entre le taux des obligations à 10 ans du pays de référence (l’Allemagne) et les autres pays augmente inexorablement. Cette semaine, chaque jour les records étaient battus, atteignant 2 points de « spread » pour la France et 6,5 point pour l’Espagne. Ce qui limite encore plus la marge de manœuvre des pays en question tout en leur mettant une pression de moins en moins tenable.

Spread entre la France et l'Espagne et le bund Allemand

"Spread" Français et Espagnol avec le bund Allemand

Mais pourquoi diable la France, qui est toujours noté AAA – soit la meilleure note possible sur la qualité de sa dette – devrait-elle payer 4,5% d’intérêt, quand l’Allemagne elle emprunte à 2,5% ? « Les marchés jouent en partie le fait que le AAA de la France va disparaître, cela nécessite donc une prime plus importante […]«  nous explique Le Monde. Nous nous retrouvons donc dans la logique auto-réalisatrice des marchés que nous avions déjà dénoncé au mois de Juillet dans notre article sur la crise Grecque: un pays semble ne pas être en mesure de payer sa dette, sa note est dégradée (ou la dégradation de sa note anticipée), il emprunte donc à des taux plus important, et se retrouve au final réellement en difficulté de paiement de fait de cette augmentation de taux. C’est un cercle vicieux !

En vérité la France a aujourd’hui déjà perdu son triple A. En anticipant la dégradation de sa note les marchés contribuent à la dégradation effective. Cette situation ne sera pas tenable longtemps. On est dans le domaine de l’attaque spéculative sur la dette Française. Nicolas Sarkozy déclarait il y a peu « Si la France perd son triple A, je suis mort » (Mediapart). Le président a donc fait du maintien de la note Française un objectif majeur des derniers mois de son mandat, et l’anticipation de la rétrogradation Française – matérialisée par l’explosion du « spread » – ne fait bien évidemment pas ses affaires. Si la France est rétrogradée (ou tout comme) avec un gouvernement de droite, satisfaisant les obligations d’austérité demandées par les marchés, nous n’osons imaginer ce qu’il arrivera si François Hollande est élu en 2012 ! Le pays risque de subir le même genre d’attaque des marchés que lors de l’élection de François Mitterrand en 1981 ou de Roosevelt aux États-Unis en 1932. Le chantage des marchés financiers est donc simple: toujours plus d’austérité ou la mort. Et c’est ce que nos dirigeants font en Europe depuis deux ans…

Ces plans de rigueurs tuent pourtant incontestablement notre croissance et sans croissance il est impossible de trouver les fonds pour rembourser notre dette. C’est en cela que le remède est pire que le mal. Il y a pourtant deux solutions pour régler un problème d’endettement: diminuer les dépenses (c’est à dire l’austérité) ou augmenter les recettes. Étonnamment il n’y a pas grand monde aujourd’hui pour envisager cette deuxième solution. Et pourtant… cela fait 15 ans que les recettes des états Européens diminuent par l’intermédiaire des baisses d’impôts, essentiellement à destination des plus riches et des grandes entreprises. En France par exemple c’est plus de 100 milliards d’Euro de manque à gagner pour l’État ces 10 dernières années (de 2000 à 2009) à cause des allègements de charge successivement consentis (source: rapport Carrez Juin 2010). La solution pourrait donc être relativement simple: réglons la dette par une augmentation des recettes en revenant sur les avantages fiscaux accordés ces dernières années aux citoyens les plus fortunés et aux grandes entreprises. Une idée pour un candidat alternatif en 2012 ?

Les peuples Européens doivent donc impérativement se réapproprier le pouvoir confisqué jusqu’à présent par la finance internationale. La monnaie unique nécessite sans doute plus de fédéralisme, mais l’Europe doit au préalable démocratiser ses institutions, à commencer par la Commission Européenne. Le cas échéant nous nous exposons à deux risques majeurs:

  1. Les solutions imposées par les marchés ne servent que leur seul intérêt. Nous le voyons bien avec les plan de rigueurs, ils ne font que ruiner nos espoirs de croissance, augmenter le problème de la dette, et rendre les états encore plus dépendant d’eux.
  2. Si les décisions majeures sont prises sans l’accord des citoyens Européens, nous risquons une explosion du sentiment anti-Européen, qui n’a cessé ne progresser dans l’opinion depuis le vote du « non » à la Constitution Européenne en 2005.
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Citation d’Elizabeth Warren

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Elizabeth Warren, professeur de Droit, figure de la gauche Américaine« J’entends ici et là : “C’est une guerre des classes.” Non ! Personne dans ce pays n’a fait fortune seul. Personne ! Vous avez construit une usine ? Tant mieux pour vous. Mais soyons clairs : les routes sur lesquelles vous transportez vos marchandises, nous les avons tous payées. Nous avons tous payé pour l’éducation de vos employés. Votre usine est en sécurité grâce à une police que nous avons tous payée. […] Alors voilà, vous avez construit une usine et ça a très bien marché, parfait. Gardez une grosse part de vos gains. Mais une partie du contrat social veut qu’une autre part aille aux prochaines générations. « 

Elizabeth Warren, avocate, professeur de droit et candidate au Sénat Américain (1949-)

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Citation de Jean Ziegler

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Jean Ziegler, homme politique, sociologue, écrivain et polémiste suisse

« Étant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté. Pour le dire autrement, tout enfant qui meurt actuellement de faim est, en réalité, assassiné.« 

Jean Ziegler, sociologue et écrivain Suisse, (1934-), dans le documentaire We Feed the World (2007) de Erwin Wagenhofer

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