« On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes. »
David Douillet, ministre des Sports, (1969-), citation extraite de son livre L’Âme du conquérant (Robert Laffont, 1998)
« On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes. »
David Douillet, ministre des Sports, (1969-), citation extraite de son livre L’Âme du conquérant (Robert Laffont, 1998)
« Manière de Voir » consacre son dossier de l’automne à la crise bancaire, qu’elle présente comme « le casse du siècle ». La revue publiée par Le Monde Diplomatique rassemble anciens et nouveaux articles sur le sujet, pour offrir un éclairage sous forme de perspective historique sur la crise économique actuelle. On y trouve par exemple de nombreux sujets sur le rôle historique des banques et des états, la dérèglementation progressive de la finance, l’origine et la destination de l’argent (qui n’est pas d’ailleurs sans rappeler le film l' »Argent Dette » dont nous parlions le semaine dernière) ou encore les tentatives de réformes. Une intéressante chronologie (p23/49) résume la mise en place progressive d’un système fonctionnant sur la base de crises cycliques.
1720. En mai, effondrement à Paris du système des banques de John Law après une frénésie spéculative. En septembre, la bulle de la South Sea Company éclate à Londres.
1797. Février. Panique bancaire en Angleterre .
1825. Première grande crise boursière de l’histoire en Grande-Bretagne après le dégonflement de la bulle spéculative sur les investissements en Amérique latine.
1873. 9 mai. Après deux années de spéculation intense en Allemagne et en Autriche, le krach de la Bourse de Vienne constitue le point de départ de vingt-cinq ans de stagnation de l’économie mondiale .
1890. Un défaut de paiement de l’Argentine engendre la faillite de la banque Barings, la plus ancienne de Grande-Bretagne.
1907. Octobre. «Panique des banquiers» aux Etats-Unis, qui débouchera sur la création en 1913 de la Réserve fédérale américaine (Fed).
1929. 24 octobre. Le krach de la Bourse de New York provoque la plus grave crise économique mondiale du xx’ siècle.
1933. Mars. Vote du Glass-Steagall Act, ou Banking Act (voir glossaire), et création d’une autorité de contrôle des marchés financiers, la Securities and Exchange Commission (SEC).
1944. Accords de Bretton Woods
1971. 15 août. Les Etats-Unis suspendent la convertibilité en or du dollar.
1973. 3 janvier. En France, adoption d’une loi qui interdit au Trésor public d’emprunter directement à la Banque de France, ce qui oblige l’Etat à financer sa dette auprès des banques privées et des marchés financiers.
Février. Accords de Washington, qui instaurent le système des changes flottants.
1974. Faillite de la banque allemande Herstatt: la grave crise qui s’ensuit sur le marché des changes souligne l’apparition d’un risque systémique important. Création du Comité de Bâle sur les contrôles bancaires
1979. Mars. Création du système monétaire européen (SME).
1981. Août. Premier swap (contrat d’échange) de devises arrangé par Salomon Brothers, une banque d’investissement de Wall Street, pour le compte de la Banque mondiale et du géant de l’informatique IBM.
1982. Août. Le Mexique se déclare en cessation de paiement, engendrant une raréfaction générale du crédit et, au cours des années suivantes, des crises bancaires dans différents pays d’Amérique latine et des Caraïbes,
1984. Début de l’effondrement des caisses d’épargne aux Etats-Unis. Plus de mille quatre cents établissements sombrent entre 1984 et 1992
1985. Mai. Réforme du marché monétaire français, désormais accessible à tous les investisseurs.
21 novembre. Panne informatique à la Bank of New York, qui provoque un mouvement de panique et oblige la Fed à débloquer d’urgence 20 milliards de dollars.
1986. Octobre. « Big Bang» de Londres: le Royaume-Uni libéralise en profondeur ses marchés financiers et réorganise la City sur le modèle américain.
1987. Octobre. Krach à Wall Street. Les Bourses de Bruxelles, Hongkong et Paris sont rapidement touchées. La Fed intervient comme prêteur en dernier ressort.
1988. Juillet. Accords de Bâle sur les fonds propres des banques internationales
1989. Août. Le Congrès américain adopte un plan de sauvetage des caisses d’épargne.
1990. Éclatement de la bulle spéculative japonaise.
Juillet. La directive sur la liberté de circulation des capitaux entre en vigueur dans la Communauté économique européenne.
1992. Février. Signature du traité de Maastricht instaurant à l’horizon 2002 une union économique et monétaire européenne assise sur une monnaie, l’euro.
Septembre. Coup spéculatif de M. George Soros contre la livre sterling, qui fait sortir la devise anglaise du système monétaire européen.
1995. Février. Chute de la Barings, à la suite d’investissements spéculatifs.
1997. Mars-décembre. Succession de crises monétaires
1998. Faillite du fonds d’investissement américain Long Term Capital Management (LTCM). La Fed injecte 3,6 milliards de dollars pour éviter l’effondrement du système financier mondial. et financières en Asie orientale, puis en Russie et en Amérique Latine.
1999. Janvier. Crise financière au Brésil, qui touche rapidement les pays voisins.
Abolition de la loi Glass-Steagall, qui séparait aux Etats-Unis banques de dépôt et banques d’investissement.
2000. Mars. Chute des valeurs de la « nouvelle économie» à Wall Street, dite « bulle Internet ».
2001. Décembre. Crise de la dette en Argentine.
Faillite de la société américaine de courtage en énergie Enron à la suite de malversations comptables.
2005. Avril. Aux Etats-Unis, les sociétés de crédit obtiennent une réforme de la loi sur les faillites personnelles.
2007. 8 février. La banque HSBC avertit que les impayés des crédits immobiliers à risque vont amputer son bénéfice annuel de 10,5 milliards de dollars. C’est le début de la crise des subprime..
2 avril. New Century, le numéro deux américain des subprime, se déclare en faillite.
Août. Effondrement du marché américain des crédits immobiliers à risque (subprime). 9 août. La Banque centrale européenne injecte 95 milliards d’euros dans le circuit bancaire, et la Réserve fédérale américaine 24 milliards de dollars.
15 septembre. Le gouvernement britannique garantit les dépôts de la banque Northern Rock, au bord de la faillite.
2008. 17 Février. Nationalisation de la banque Northern Rock.
« Bienheureux les fêlés car ils laissent passer la lumière. »
Michel Audiard, dialoguiste, scénariste et réalisateur français de cinéma, (1920-1985)
En 2008 Paul Grignon, un informaticien Canadien, réalise un film d’animation documentaire pour expliquer le processus de création monétaire par la dette. Diffusé sur internet, « L’Argent dette » (« Money as debt » en anglais) fait l’effet d’une bombe, et a été vu aujourd’hui plus de 40 millions de fois (dont 1 million en France) tout en étant traduit dans plus de 14 langues. La raison ? C’est que Grignon présente les systèmes bancaires et monétaires sous un angle assez inhabituel, en amenant des questions nouvelles. A contre-courant des économistes dominants il n’en fini pas d’alimenter les débats. Et à l’heure d’une nouvelle crise de la dette son explication de texte est véritablement salutaire.
« La dette des gouvernements, des entreprises et des ménages a atteint des proportions astronomiques et enfle de plus en plus démesurément de jour en jour.
D’ou vient tout cet argent ? Comment peut-il y avoir TANT d’argent à prêter ?
La réponse est… qu’il n’y en a pas. De nos jours, l’argent s’est fait dette. S’il n’y avait PAS DE DETTE, Il n’y aurait PAS D’ARGENT
Si tout ceci vous laisse perplexe, rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul ou la seule. Très peu de gens comprennent ce système, même si nous sommes tous touchés.
Ce long métrage d’animation, dynamique et divertissant, de l’artiste et vidéographe Paul Grignon, explique les effets magiques mais pervers du système actuel d’argent dette dans des termes compréhensibles pour tous. »
Volontiers provocateur, mais relativement brillant dans l’explication, l’auteur explique comment le principe de réserve fractionnaire permet aux banques de créer de l’argent virtuelle, qui devient bien réelle une fois le prêt remboursé. Combien y-a-t-il d’argent en circulation ? Où nait l’argent ? Comment il peut y avoir autant d’argent à emprunter ? Sont autant de questions auxquelles Paul Grignon propose des réponses claires et imagées.
On comprend aussi comment l’existence massive des intérêts des dettes (nécessaires à la création d’argent), nécessitent un accroissement permanent du PIB pour être remboursés. On rejoint ainsi les problématiques des modèles économiques basé sur une croissance exponentielle infinie (voir à ce sujet notre article) : ou comment obtenir une croissance économique infinie dans un monde aux ressources finies ?
Enfin, le documentaire se termine par une dissertation sur les améliorations possibles du système monétaire actuel, avec une série de propositions.
Un tel « pavé dans la marre » dans la chasse gardée des économistes a bien évidemment suscité de nombreuses discussions depuis 3 ans. Depuis une chronique de David Abiker sur France Info, jusqu’à une émission complète d’Arrêt sur Image consacrée au film. On reproche notamment à Paul Grignon de présenter une version incomplète du système monétaire et de soulever des idées complotistes. Ce à quoi l’auteur répondra en présentant en 2010 une version corrigée de son film avec entre autre la partie sur « l’impayabilité » de l’intérêt retravaillée (vidéo disponible ci-dessous).
On a reproché aussi à l' »Argent Dette » d’être antisémite (notamment Pascal Riché sur Rue89). Idée qui relève plus du thought terminating cliché ou de la loi Godwin (selon laquelle les débats se termine immanquablement lorsqu’un des interlocuteur traite l’autre de nazi), tant elle est tirée par les cheveux.
Quoiqu’il en soit, et s’il est vrai que le film prend parfois l’accent de la théorie du complot, il reste néanmoins un éclairage rafraichissant et très pédagogique sur le fonctionnement de notre système monétaire. Si vous ne l’avez pas encore vu il est grand temps de vous faire votre propre opinion !
« L’argent Dette » de Paul Grignon, révision 2010 (54 min) :
Enfin, l’auteur a réalisé un second opus « L’argent Dette II : promesses chimériques » pour terminer de répondre à ses détracteurs et développer ses propositions de changement.
« L’argent Dette II : promesses chimériques » de Paul Grignon, (1h 29 min) :
« Quiconque croit que la croissance exponentielle peut continuer sans fin dans un monde fini, est soit un fou soit un économiste«
Kenneth Boulding, économiste et philosophe interdisciplinaire Américain, (1910-1993)
« Si un parti politique cherchait à abolir la Social Security ou l’assurance-chômage, à éradiquer les lois du travail et les subventions aux agriculteurs, vous n’en entendriez plus jamais parler dans notre histoire politique. Certes, il existe un groupe pas plus grand qu’une écharde qui croit en ces choses : quelques milliardaires pétroliers texans (…). Mais leur nombre est négligeable et ils sont stupides. »
Dwight David Eisenhower, 34ième président des États-Unis, (1890-1969), déclaration de 1954
Les dimanche 21 Août se sont clôturés les XXVI ième Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ). Près de 2 millions de jeunes du monde entier se sont retrouvés pour célébrer ensemble leur foi à Madrid. Profitant de l’audience que procure ce genre d’évènement, les organisations catholiques les plus conservatrices ont tenté de ramener les participants à leurs idées extrémistes. L’Association pour la Diffusion de la Culture Chrétienne (ADCC) et la Communauté de l’Emmanuel ont par exemple distribué un CD-ROM aux jeunes (traduit en 16 langues) sensé répondre à leurs questions sur la vie et l’amour. Et ça fait froid dans le dos ! Extraits.
En répondant aux questions des jeunes, ADCC et la Communauté de l’Emmanuel présentent la pilule comme un instrument non naturel, irrespectueux de la femme et dangereux :
« Il est vrai […] que la pilule contraceptive a pour objectif par des produits chimiques de bloquer le processus physiologique de la femme pour la rendre infertile. »
Une vision bien entendue réductrice et trompeuse dans la mesure où cette infertilité n’est que temporaire.
« Dans un couple, pour l’homme, aimer vraiment sa femme, ce ne peut être la réduire en permanence, par la pilule, à un état qui n’est qu’une partie d’elle-même. Qui a d’ailleurs des conséquences psychologiques — et parfois médicales. »
La question des conséquences psychologiques et médicales d’une grossesse non désirée n’est bien entendu pas abordée. Enfin, plutôt que la pilule, sans surprise, la méthode de contraception recommandée est l’abstinence durant les périodes de fertilité :
« Et puisque vous ne désirez pas d’enfant tout de suite, vous choisirez de vous unir dans les périodes d’infertilité. Et puis vous serez à l’écoute de vos désirs, de la volonté de Dieu, de l’appel spécifique de votre couple à donner la vie. »
Concernant les préservatifs on répand la dangereuse idée que leur distribution n’aurait aucun intérêt pour lutter contre le Sida. Ils n’inciteraient qu’à une sexualité débridée et irresponsable qui ne conduirait fatalement qu’à abandonner le préservatif (selon un raisonnement dont la logique dépasse l’entendement…) :
« La multiplication de la distribution des préservatifs chez les jeunes n’est pas hélas un moyen efficace contre la prolifération du Sida : les études montrent que si l’on multiplie bien les rencontres sexuelles, par contre on se lasse des préservatifs. Au contraire, c’est le développement d’un comportement responsable, d’une éthique de l’amour qui est le meilleur rempart contre la diffusion de la maladie. »
D’entrée de jeu, on fait peur aux jeunes avec la relation sexuelle avant le mariage, que l’on présente comme potentiellement destructrice :
« Loin de préparer à l’amour-don, les relations sexuelles avant le mariage peuvent au contraire être blessantes pour l’un et pour l’autre. »
S’en suit une glorification de la chasteté, sensé être le seul chemin possible pour la dignité et le respect de l’autre.
« Par ailleurs, ne pas avoir de relations sexuelles avant le mariage fortifie la chasteté. La chasteté, qui manifeste le sens profond que j’ai de ma dignité, est également un respect de l’autre dans sa différence et son droit à être lui-même ; elle est un renoncement à toute idée de pouvoir sur l’autre et l’acceptation de son nécessaire consentement. »
Cette dernière est particulièrement pernicieuse. Elle sous-entend qu’une relation sexuelle avant le mariage se ferait pour exercer un « pouvoir sur l’autre » sans son « nécessaire consentement ». On leur a dit qu’une relation pre-conjugale n’était pas nécessairement un viol ? Enfin on termine la question par une valorisation de la virginité :
« Elle est enfin une réserve pour réaliser la totalité du don : la femme totalement donnée à son mari est chaste. Le jeune homme qui se réserve pour celle à qui il donnera tout, est chaste. La virginité n’est certes plus une valeur très cotée. Elle est pourtant celle que beaucoup voudraient posséder le jour où ils font la découverte du “grand amour”, de “l’amour de leur vie”. »
La question de l’homosexualité est d’abord abordée par opposition à l’hétérosexualité. Celle-ci permettant au contraire de la première de se donner à l’autre « dans la différence » tout en permettant de générer la vie :
« Certains prétendent que l’union de deux personnes du même sexe est bonne et que l’homosexualité peut être une alternative à l’hétérosexualité (relations entre un homme et une femme). Ce n’est pas la vérité. La vérité, c’est que Dieu a créé l’homme et la femme différents pour qu’ils puissent se donner l’un à l’autre dans cette différence (y compris dans la différence de leur sexe) et que de cette union puisse jaillir la vie. »
On fait ensuite peur aux jeunes en faisant allusion au pouvoir du lobby homosexuel qui chercherait en permanence à pervertir la société. On cherche enfin à faire croire que si les homosexuels se sentent humiliés, honteux, différents et coupables c’est en raison de leurs pratiques sexuelles (processus de culpabilisation). N’est-ce pas un peu aussi en raison de l’homophobie que justement ce genre de textes contribue à répandre ? Une façon de retourner le problème contre les victimes…
« En dehors de groupes de pression homosexuels qui cherchent par tous les moyens à faire reconnaître une culture et un mode de vie homosexuels, l’homosexualité est en général une situation qu’on n’a pas choisie, mais qu’on subit et vit douloureusement. La honte, et l’humiliation se mêlent à l’inquiétude … on se sent coupable, différent des autres. »
Surtout que plus loin on insiste en traitant implicitement les homosexuels d’adolescents immatures :
« Une homosexualité active de façon habituelle n’a rien à voir avec une tendance passagère au moment de l’adolescence (ce n’est pas rare), liée à l’immaturité affective, au manque de modèle adulte et au nombrilisme propre à cette période de la vie. »
Mais il ne faut pas désespérer, plutôt que d’insister dans la marginalité, il vaut mieux se réfugier auprès de Dieu qui peut aider chacune de ses brebis et retrouver le droit chemin :
« Même lorsque je désespère dans ma marginalité ou que j’essaie de banaliser, de normaliser la situation, Dieu continue de m’appeler plus avant. Il m’invite à me relever pour m’en sortir. »
Concernant la masturbation, on culpabilise les jeunes qui la pratique sans pour autant donner la raison qui devrait les amener à se sentir coupables :
« Le plaisir physique associé [à la masturbation] conduit très vite à reproduire et multiplier l’acte initial. L’habitude est rapidement créée et c’est ce qui est dangereux car plus on s’y enfonce et plus il est difficile d’en sortir. Difficile mais non impossible. »
Et l’on ressort ensuite l’argument de la finalité (qui est finalement commun à toutes ces questions). Mon organe sexuel n’a pas été conçu pour cela, mais pour donner la vie, donc c’est mal :
« On entend volontiers (c’est de l’intoxication) : se masturber, c’est normal, c’est anodin, c’est même une expérience utile, bonne pour l’équilibre physique et psychique… En fait, on vit tout le contraire. Chaque fois que j’utilise mon corps d’une façon qui ne correspond pas à la finalité pour laquelle il a été créé, je fais quelque chose qui n’est pas bon ni pour ma psychologie ni pour mon âme. Or cet acte, alors même qu’il apporte un plaisir immédiat, rend triste parce qu’il ferme sur soi et isole des autres. »
La sentence finale est tout aussi péremptoire que non justifiée :
« [La pornographie et la masturbation] rendent incapable d’avoir une relation normale avec les femmes ou les hommes »
L’euthanasie y est présenté comme un crime :
« L’euthanasie, acte par lequel on provoque volontairement et directement la mort d’un malade (essentiellement par l’injection de doses mortelles de produits divers, souvent associés en un “cocktail”) est un homicide volontaire, un crime. Le médecin, dont la mission est de soulager le plus possible les souffrances de son patient, et qui a fait serment de servir la vie, ne peut en aucun cas, ni sous quelque pression que ce soit, attenter à la vie du malade. »
L’allusion à un « cocktail de mort » est une façon de diaboliser l’acte avec la seule utilisation d’un vocabulaire adapté. Le paragraphe se termine néanmoins de façon plus modérée en dénonçant l’acharnement thérapeutique. La voie à suivre se situant entre les deux. Mais malheureusement aucune indication n’est donnée pour trouver cette « voie du milieu », ce qui fait tout l’intérêt – et la difficulté – de cette question :
« Entre euthanasie et acharnement thérapeutique, il y a effectivement une troisième voie dont les principes ont été définis il y a une quarantaine d’années en Angleterre : il s’agit des soins palliatifs : Cela signifie d’abord, tout faire pour supprimer la douleur physique »
Comme l’euthanasie, l’avortement est présenté comme un meurtre :
« Avorter, c’est faire cesser la vie d’un embryon, c’est-à-dire d’un être humain. Bien qu’exécuté par un médecin, c’est un acte de mort. »
Même dans les cas extrêmes, comme le viol, l’avortement ne serait être la solution :
« Être enceinte après un viol ou une relation tout à fait épisodique peut représenter une catastrophe. Mais est-ce une raison pour en causer une autre ? Le meurtre d’un être humain, même au stade embryonnaire, est en soi une catastrophe. »
Bien entendu il n’est pas fait question de la vie de l’enfant non désiré.
Sur l’intemporelle question des origine de l’Homme, l’ADCC et la Communauté de l’Emmanuel commencent par présenter la quête des scientifiques comme vaine et dénuée de sens :
« La paléontologie et diverses sciences peuvent nous proposer des jalons pour une histoire de l’apparition de l’homme dans la vaste fresque de l’évolution. Mais ces sciences laissent sans réponse des questions qui les dépassent : pourquoi l’homme à la fin ? Qui est l’homme ? »
« Imaginant que la réponse à ces questions se trouve chez nos ancêtres, un certain nombre de personnes sont encore terrorisées par l’idée que l’homme descend du singe. Or le singe n’est pas l’ancêtre de l’homme, mais plutôt un très lointain cousin sous-développé. La lignée des hominidés — dont l’homme est issu — et la lignée des singes proviennent toutes deux des primates. Aussi, il faudrait plutôt dire que l’homme descend de l’animal, mais qu’il a bénéficié nettement de plus de vitamines et de phosphore que le dauphin ou le gorille qui ont raté le tournant de l’évolution ! »
Que viennent faire les vitamines et le phosphore ? Cette allusion qui prête à sourire révèle toute l’étendue de leur méconnaissance de la paléontologie, dont ils veulent pourtant nous expliquer le manque de finalité. On termine la question par une dissertation douteuse sur les probabilités en cherchant à nous convaincre que l’apparition de l’Homme nécessite forcément une intervention d’une intelligence supérieure. On ne nous donne malheureusement pas plus d’arguments.
« Parler de “hasard” comme l’ont fait certains savants ne revient-il pas à déifier le hasard ? D’autres savants ont fait remarquer que si le hasard a réussi à faire l’homme en partant du Big Bang, en passant par les étoiles et les premières cellules de la vie, ce hasard-là a dû gagner le gros lot à la loterie des millions de fois ! »
« Alors pourquoi ne pas accepter un Dieu intelligent plutôt qu’un hasard imbécile ? »
Comme énoncé en introduction, ces pensées conservatrices et extrémistes ne sont pas rassurantes. Leur diffusion à grande échelle – en 16 langues – lors d’évènements massifs comme les JMJ ne peut qu’alarmer les progressistes. De nombreux jeunes se rendent à ses évènements mondiaux sans pour autant partager cette vision ultra-conservatrice et rétrograde de la société. On profite seulement des JMJ pour tenter de les influencer.
A l’heure où les organisations catholiques exercent une influence croissante sur nos élus (comme lors de cette lettre signée de 80 députés pour réviser un manuel scolaire un peu trop ouvert sur la théorie des genres), il est important de ne pas négliger ces questions au collège et au lycée, parce que tout le monde se les pose. Enfin, il est nécessaire que d’autres points de vue soient exposés aux jeunes pour qu’ils puissent faire leur choix.
« La violence est l’ultime recours de l’incompétence. »
Isaac Asimov, écrivain Américain (1920-1992)
Au printemps, le CCFD Terre Solidaire a lancé une importante campagne contre les paradis fiscaux avec en ligne de mire le sommet du G20 à Cannes en Novembre 2011. En éditant un livret d’information très complet et pédagogique l’ONG nous permet de comprendre les enjeux de cette question cruciale pour les pays du Nord comme pour ceux du Sud. A fortiori en cette période de crise des dettes publiques.
Le film de la campagne « Aidons l’argent à revenir des paradis fiscaux » :
Dans le cadre de la campagne, l’ONG distribue un petit livret d’information pour expliquer et mieux comprendre le fonctionnement des paradis fiscaux. (Pour télécharger le PDF du livret sur le site du CCFD-TS ou depuis notre site). Pédagogique, très argumenté ils citent de nombreuses statistiques qui appuient le discours et interpellent le citoyen. On retiendra par exemple que:
Pour marquer les esprits lors du sommet de Novembre, l’ONG propose d’envoyer un maximum de cartes postales au G20. Tout ceci dans le but d’appuyer les 3 revendications que le CCFD Terre Solidaire fera parvenir aux dirigeants du monde économique à savoir :
Plus d’information sur la page Facebook de la campagne.