Economie: petit manifeste mais grosse mise au point

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Voici un petit livret d’une cinquantaine de pages qui fait grand bruit dans le monde de l’économie : « Manifeste d’économistes atterrés » aux éditions Les Liens qui Libèrent. A lire de toute urgence.

630 économistes ont signé ce manifeste qui se propose de démonter 10 fausses évidence véhiculées par l’orthodoxie néo-libérale ambiante. Ces mises au point s’accompagnent de 22 propositions de mesures pour sortir de l’impasse des crises systémiques dans laquelle l’ultra libéralisme nous a conduit.

Ce livre est la preuve même que la plupart de nos dirigeants n’ont pas compris la crise que le monde traverse en ce moment et que les peuples payent au prix fort.

Didactique, claire et concis, voici un moyen simple pour comprendre les enjeux économiques de notre temps. Un levier pour se désintoxiquer et enfin tordre le cou à cette idée tenace que la crise mondiale est inéluctable et qu’elle n’a pas de responsables.

En version plus didactique et accessible à tous, il s’agit du meilleur « explicateur » de la pensée économique depuis le fameux « Les évangélistes du marché » de Keith Dixon.

Voici les évidences que nos 630 économistes atterrés se proposent de démonter :

  1. Les marchés financiers sont efficients
  2. Les marchés financiers sont favorables à la croissance économique
  3. Les marchés sont de bons juges de la solvabilité des états
  4. L’envolée des dettes publiques résultent d’un excès de dépenses
  5. Il faut réduire les dépenses pour réduire la dette publique
  6. La dette publique reporte le prix de nos excès sur nos petits enfants
  7. Il faut rassurer les marchés financiers pour pouvoir financer la dette publique
  8. L’Union Européenne défend le modèle social européen
  9. L’Euro est un bouclier contre la crise
  10. La crise Grecque a enfin permis d’avancer vers un gouvernement économique et une vraie solidarité Européenne

Un livre et des auteurs à retrouver sur leur site web : http://atterres.org/

On y retrouve les lieux des futures conférences ainsi que de nombreux articles et documents autour du livre.

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Corruption, magouilles et matchs truqués: c’était l’OM des années Tapie

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En marge du match de mercredi en huitième de finale aller de Ligue des Champions entre l’Olympique de Marseille et Manchester United, l’ancien joueur professionnel Anglais des Glasgow Rangers, Mark Hateley, met en cause l’OM dans une affaire de corruption datant de 1993, l’année de son sacre européen. Une nouvelle accusation qui vient rejoindre une ribambelle d’affaires louches recensées il y a quelques années par les Cahiers du Football, qui montrent à quel point le « système Tapie » reposait sur la triche.

Hasard du calendrier des révélations c’est notre deuxième article consacré à des matchs de football truqués en quelques semaines, après celui du 5 Février consacré au « Miracle de Berne« .

Les accusations de Mark Hateley

En 1993 l'OM "gagne" la Ligue des Champions

En 1993 cela faisait quelques années que l’OM avait fait de la Ligue des Champions son principal objectif. Après avoir écarté le Glentoran de Belfast et le Dinamo Bucarest en phase préliminaire, Marseille doit sortir en tête d’un groupe comptant les Glasgow Rangers, le CSKA Moscou et le FC Bruges pour espérer disputer la finale (NDLR : que l’OM gagnera face à l’AC Milan). A cet époque Mark Hateley, international Anglais, est l’attaquant vedette des Rangers. Voici ce qu’il explique dans un interview accordé à la chaine Britannique ITV (source AFP) :

« C’était une personne parlant français, qui m’a offert une grosse somme pour que je ne joue pas. Cela désigne une personne, ou des personnes, qui travaillaient au club et ne voulaient pas que je joue »

L’Anglais, qui a bien évidemment éconduit sont interlocuteur, ne prête pas attention à cet appel, pensant même tout d’abord à une blague. Ce n’est que lorsqu’il est exclu de façon particulièrement sévère lors de la journée précédent son match contre Marseille (le suspendant donc automatiquement pour le math contre l’OM) qu’il s’interroge :

« Dès qu’on m’a sorti le carton, le coup de téléphone m’est revenu à la mémoire. Je me suis senti floué à 100%, c’était une chance unique pour les Rangers »

Mark Hateley estime aujourd’hui que Marseille devrait « être déchu » de son titre remporté le mois suivant face à l’AC Milan en finale (1-0). L’UEFA et la Fédération Française de Football ont pour leur part réagit à ces propos en rappelant qu’une enquête avait été mené à l’époque, et qu’aujourd’hui les dix ans de prescription étaient passés.

Alors l’OM doit-il être déchu de son titre Européen de 93 comme il l’a déjà été de son titre de champion de France suite à l’affaire OM-VA (NDLR: la même année) ? D’aucun dira qu’il est aujourd’hui trop tard… N’empêche, l’histoire racontée par Hateley est loin d’être l’unique du genre et la liste des affaires plus que suspectes est interminable. L’année 1993 semble être l’apogée du système mis en place sous la présidence de Barnard Tapie pour tricher à tous les niveaux : joueurs, arbitres, dopage, transferts… comme l’atteste la liste ci-dessous dressée il y a quelques temps par les journalistes de Cahiers du Foot (voir la source et ci-dessous). Liste à laquelle il faut désormais ajouter les accusations de Mark Hateley. Dans cette perspective vertigineuse d’évènements accablants, la chute du « système Tapie » était probablement devenue inéluctable.

Une liste déjà longue d’affaires louches

« 15 décembre 1988. À la mi-temps de Nice-OM, les numéros 6 et 3 marseillais sont tirés au sort pour le contrôle antidopage. Papin (n°9) et Thys (n°2) se présentent au terme de la rencontre. Germain (n°6) et Di Meco (n°3) ont été remplacés bien avant le coup de sifflet final et ont quitté le stade… Avec une ligne de défense originale (ils prétendant avoir lu les numéros tirés au sort à l’envers), les dirigeants et joueurs phocéens s’en tirent en appel, contre une rallonge de l’amende.

20 mai 1989. Pendant que l’OM bat Auxerre 2 à 1, Lens, bon dernier de D1 (3 victoires pour 27 défaites), offre le titre aux Marseillais en tenant en échec le PSG (0-0). Les jours suivants, les Parisiens dénoncent le versement de primes par l’OM aux Lensois afin de les « sensibiliser » aux enjeux de cette rencontre.

18 octobre 1989. OM-AEK Athènes. Selon l’imprésario Ljubomir Barin, Jean-Pierre Bernès l’a chargé d’acheter les joueurs de l’AEK pour leur réception au Vélodrome. Les Grecs dans la combine devaient entrer sur le terrain avec les chaussettes baissées, mais l’arbitre leur ayant fait remonter dans le couloir des vestiaires, « Tapie est entré dans une rage noire », racontera Barin au juge Philippon, dans le cadre de l’instruction sur le procès des comptes de l’OM (en 1997, portant sur la période 1987-1990).

21 octobre 1989. Le Girondin Didier Sénac fait état à son capitaine Patrick Battiston d’un coup de fil de son ami Philippe Vercruysse, avant le match Bordeaux-OM (3-0), l’invitant à provoquer un penalty sur Jean-Pierre Papin, contre une somme de 200 ou 500.000 francs (Sénac ne se souvient plus). Les deux joueurs concernés évoqueront ensuite une « plaisanterie » sans conséquence, et la Commission nationale de discipline ne donnera pas suite.

11 novembre 1989. Caen-OM (0-2). Jean-François Domergue, manager du SM Caen, admet avoir reçu, à deux reprises, des propositions de Jean-Pierre Bernès lui proposant 500.000 francs en échange d’une mauvaise prestation du gardien Philippe Montanier. Domergue affirmera à la CND qu’il n’a pas pris au sérieux « ces propos énoncés avec sourire et ironie ».

25 avril 1990
. ASSE-OM (0-0). Quelques jours après le match, Claude Bez remet à la Commission nationale de discipline l’enregistrement (qu’il dit avoir acheté à des inconnus à l’aéroport de Marseille) d’une conversation téléphonique au cours de laquelle Bernard Tapie demanderait à Jean-Pierre Bernès d’intervenir auprès de Laurent Fournier afin qu’il ne joue pas à 100% de ses moyens. Deux mois plus tard, Fournier est transféré à Marseille. Faute de pouvoir identifier l’authenticité de la bande, la CND classe l’affaire.

24 mars 1990. Stade brestois-OM (2-1). Le président breton, François Yvinec, certifie que son attaquant Roberto Cabanas a reçu, la veille du match, un appel de l’agent Manuel Garcia, lui suggérant de simuler une blessure au bout d’un quart d’heure. Auteur des deux buts de son équipe, Cabanas dira n’avoir pas tenu compte de cette sollicitation.

6 novembre 1990. OM-Lech Poznan (6-0). Après le carton de l’OM en huitième de finale de C1, les dirigeants polonais affirment que leurs joueurs ont été drogués en buvant du jus d’orange au cours de leur séjour marseillais.

6 avril 1991. Spartak Moscou-OM (0-3). En enquêtant sur les comptes de l’OM quelques années après les faits, le juge Philippon découvre qu’avant la demi-finale de la C1 contre le Spartak Moscou, Jean-Pierre Bernès a demandé à l’homme d’affaires Jean-Louis Haguenauer (ami de Manuel Amoros et dirigeant d’une société d’import-export à Moscou) d’organiser la corruption des joueurs moscovites via des intermédiaires de sa connaissance (dont Vaguiz Khidiatouline, ancien joueur du TFC). L’OM l’emporte sur trois monumentales erreurs des défenseurs. Deux mois plus tard, 375.000 dollars sont versés par l’OM et aboutissent après un circuit complexe sur un compte dont est bénéficiaire Jean-Louis Haguenauer, lequel se chargera de la redistribution auprès des joueurs. La saison suivante, l’entraîneur du Spartak affirme que ses joueurs ont été achetés, mais après enquête, l’UEFA (qui n’entendra pas les joueurs) classe l’affaire.

15 décembre 1991. Les dirigeants rennais fulminent : leurs joueurs auraient bu du jus d’orange suspect dans leur hôtel marseillais… au point de s’endormir entre Marignane et Marseille.

7 mars 1992. L’OM bat Nantes à la Beaujoire. Jean-Jacques Eydelie affirme avoir été auparavant contacté par un joueur de l’OM lui déclarant « Je sais que, l’année prochaine, tu seras à Marseille, ce serait bien que, pour ce match-là, tu nous aides ». Eydelie dit avoir refusé, mais tout de même touché une « prime exceptionnelle » de 300.000 francs (en raison de la victoire marseillaise) quelques semaines après son arrivée à Marseille.

17 mars 1993. OM-CSKA Moscou (6-0). Guennadi Kostiliev, l’entraîneur russe, affirme que ses joueurs ont été malades en ingérant un thé frelaté et qu’il a reçu un appel téléphonique lui proposant de laisser filer le match en échange d’une forte somme d’argent. Plus tard, Kostiliev informera l’UEFA n’avoir jamais entendu parler de corruption autour du match perdu par son équipe au Vélodrome. Eydelie affirme qu’au match aller comme au match retour, les boissons des Moscovites ont été « trafiquées ».

21 Avril 1993. Bruges-OM (0-1). Deux jours avant le match, l’OM transfère 311.000 dollars via un compte en Suisse, vers une banque bruxelloise, où un intermédiaire belge, Michel Tincler, retire la somme en liquide. Il reconnaîtra avoir agi sur demande d’Alain Laroche (directeur financier du club), pensant, selon ses dires, toucher un dessous-de-table pour une transaction immobilière.

20 décembre 2003. Croyant démentir les accusations de Waddle et Cascarino sur les pratiques pharmaceutiques de l’OM des années 90, Bernard Casoni déclare au Monde: « On nous appliquait dans le bas du dos un pistolet à air comprimé qui comprenait plusieurs fléchettes, quatre je crois. Le but était de stimuler les glandes surrénales qui sécrètent naturellement des hormones. C’était plus psychologique qu’autre chose: il suffisait que tu fasses un bon match pour que tu aies envie de recommencer ». « 

(Source « Un règne mouvementé » publié par les Cahiers du Football en 2006)

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Citation de George Bernard Shaw

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« Une banque vous prête un parapluie quand il fait beau et vous le reprend quand il pleut« 

George Bernard Shaw, critique musical et dramaturge Irlandais, (1856-1950)

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Franck Lepage tire à boulets rouges sur la novlangue

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Son spectacles sur l’éducation populaire – intitulé « Inculture(s) » – n’est pas nouveau puisqu’il l’a joué de 2005 à 2009, mais l’analyse de Franck Lepage sur la place de la culture, du langage et de la communication dans notre société fait toujours autant mouche. Les techniques et dérives de cette « novlangue » sont décortiquées avec brio et humour dans des extraits quasi cultes. A déguster sans modération !

On pourra aussi s’arrêter sur ce moment du spectacle consacré à la com’ en entreprise : http://www.dailymotion.com/video/xckzwr_inculture-franck-lepage-8_fun

Plus de vidéos et d’information à retrouver sur le site de Franck Lepage et son équipe de la scop Le Pavé : http://www.scoplepave.org

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Citation de Napoléon Bonaparte

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« Dans tout ce que l’on entreprend, il faut donner les deux tiers à la raison et l’autre tiers au hasard. Augmentez la première fraction et vous serez pusillanime. Augmentez la seconde, vous serez téméraire« 

Napoléon Bonaparte, général puis Empereur des Français, (1769-1821)

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Pour la Saint Valentin, de grâce, évitez les roses !

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Juste un petit billet, à la veille de la Saint Valentin, pour vous inviter à relire nos deux articles sur les roses importées du Kenya :

 

  1. Une activité florissante
  2. Les fleurs du Mal
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Tunisie ou Egypte : ils sont dictateurs et tour-operateurs !

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Ça n’en finit pas ! Après les révélations sur les vacances de Michèle Alliot-Marie en Tunisie – au cours desquelles elle a voyagé plusieurs fois à bord du jet privé d’un proche de Ben Ali en pleine révolution de jasmin – voici maintenant que le Canard persiste avec les vacances de François Fillon en Égypte : le premier ministre a utilisé à titre privé le jet mis à disposition par Hosni Mubarak en personne ! La couleuvre commence maintenant à être dure à avaler et tout cela soulève bien des questions.

Décidément il fait bon être ministre de la République française ! Cela donne droit à des vacances aux frais des grands dictateurs de ce monde ! Comment nos représentants peuvent-ils se laisser aller à ce point ? Il serait grand temps de revenir à un minimum d’intégrité républicaine, qui reste le devoir de chaque politique.

Le désert à Ksar Ghilane, Tunisie (photo @PandoraVox)

Le problème aujourd’hui c’est surtout que cette succession de révélations met le doigt sur ce qu’il convient d’appeler une habitude de nos ministres. Il y a un moment où l’on ne peut plus croire au hasard et aux coïncidences. Ces affaires concernent le ministre des Affaires Étrangères et le Premier ministre. Soit les deux personnes, après le président de la République, qui ont le plus fort pouvoir décisionnaire concernant les relations de la France avec leur pays hôte. En organisant les vacances de MAM et de Fillon, ne s’agissait-il pas pour Ben Ali et Mubarak – directement ou indirectement – de s’assurer du soutien d’un allier de toujours ? N’était-ce pas un moyen pour ces hommes controversés de valider l’appui logistique et sécuritaire de la France dans des moments qui s’annonçaient (voire qui étaient déjà) difficiles ? Une aide que MAM n’a guère attendu de proposer alors que le peuple tunisien était dans la rue (voir notre article à ce sujet). Sans le tollé que ses propos ont générés et l’acharnement du peuple tunisien, n’aurait-il pas s’agit d’un bon retour sur investissement pour le pouvoir de Ben Ali ?

Il est difficile de croire que les dirigeants tunisien et égyptien n’étaient pas au courant des troubles montants dans leur pays au moment des vacances de nos ministres. Quoiqu’il en soit cette pratique de séduction (pour ne pas dire un autre mot) sous forme de séjours « all inclusive » constitue une honteuse façon pour nos ministres de concevoir leur fonction de représentant du peuple. Seraient-ils naïfs au point de croire que l’octroi de faveurs « en toute bonne foi » venant de dictateurs se ferait sans contre-partie ? Nos ministres n’ont-ils pas le devoir de réserve, en général et en particulier, quand ils sont en charge des relations extérieures ou second du gouvernement ? Comme le rappelle Rue89, Tony Blair avait eu à rendre des comptes en 2002 pour une affaire semblable. Il n’y a donc pas qu’en France que ces comportements complaisants et irresponsables soulèvent l’indignation des citoyens.

Nous devrions peut-être aussi nous intéresser aux lieux de villégiatures de nos autres ministres, cela nous donnerait une bonne indication sur les futurs lieux de révolution… Qui est allé en Jordanie ? En Biélorussie ? Au Maroc ? Certains sont peut être même allés faire des safaris en Côte d’Ivoire ou une thalassothérapie en Corée du Nord… qui sait ? (sic)

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Citation de Paul Eluard

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« Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d’autre »

Paul Eluard, poète Français, (1895-1952)

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A Berne, en 54, les héros Allemands étaient dopés

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En 1954, en finale de la Coupe du Monde, l’Allemagne se défait de la grande équipe de Hongrie contre toute attente. Sauf qu’en réalité ce que l’on a appelé « le miracle de Berne » n’a pas eu lieu : la Mannschaft était chargée aux méthamphétamines. Pourquoi revenir la dessus aujourd’hui ? Parce le 4 Juillet 1954 est le point de départ du renouveau Allemand, et pas seulement en football. C’est un évènement majeur dans la reconstruction nationale de nos cousins germains.

L’histoire des finales de Coupe du Monde est parsemée de ces surprises et évènements imprévisibles qui font le charme de ce sport planétaire. Depuis l’incroyable défaite du Brésil chez lui face à l’Uruguay en 1950 devant 200 000 spectateurs médusés du Maracana (record absolu), jusqu’au fameux « coup de boule » de Zidane en 2006 offrant le trophée à des Italiens pourtant à genoux à ce moment du match, les exemples ne manquent pas. A cette liste on ajoutait donc jusqu’à maintenant « das Wunder von Bern » (le miracle de Berne) de 1954.

Les Hongrois favoris, les Allemands plus en forme

Equipe de Hongrie 1954 (sport-vintage.com)

Equipe de Hongrie 1954 (sport-vintage.com)

Le début des années 50, c’est l’époque de la Grande Hongrie. Emmenée par une génération extrêmement talentueuse, issue du Honved de Budapest, la Hongrie est la meilleure équipe mondiale. Invaincue depuis 4 ans lorsqu’elle se présente en Suisse pour la phase finale de la Coupe du Monde, la Hongrie est en plus auréolée d’une écrasante victoire 6 à 3 à Wembley chez des Anglais humiliés.

D’entrée de jeu les Hongrois confirment les attente placées en eux en laminant les Allemands en match de poule 8-3. Les tacles Allemands parvenant tout de même à blesser Puskas, le meilleur joueur Magyar qui semblera un peu en dessous pour le reste de la compétition. Les deux équipes se retrouvent en finale, l’issu du match ne fait pas de doute : la Hongrie qui a sorti le Brésil et l’Uruguay aux tours précédents sera sacrée comme elle le mérite. Et le début de match laisse effectivement penser que la cause est entendue puisque malgré la pluie (qui ne les avantages pas trop), les Hongrois mènent 2-0 au bout bout de seulement 10 minutes… Seulement voilà, à force d’abnégation, les Allemands qui paraissent bien plus en forme, reviennent au score, puis prennent l’avantages à 5 minutes de la fin. La Hongrie rate ce soir là une occasion qui ne se représentera plus, au contraire de l’Allemagne qui inscrit pour la première fois sont nom au palmarès.

L’Allemagne retrouve sa fierté

Le cri du commentateur radio Herbert Zimmermann qui éructe « Torrrrr! » lors du troisième but d’Helmut Rahn (voir la vidéo ci-dessus) est le symbole de cette nouvelle Allemagne qui gagne. Celle qui peut à nouveau être fière d’elle même et ressortir le drapeau national sans honte. Une Allemagne qui semble enfin libérée d’une partie du fardeau du passé nazi dont l’opprobre empêchait depuis 1945 tout sentiment national.

Ce but c’est une façon de tourner la page et d’enterrer la seconde guerre mondiale en passant à autre chose. Appelé ainsi par la presse outre Rhin, le « miracle de Berne » n’est pas seulement un miracle sur le plan sportif. Il est l’acte fondateur de la nouvelle Allemagne qui va prendre le leadership de l’Europe et devenir la troisième puissance économique mondiale. Une nation désormais décomplexée, qui comme souvent est bâtie sur un symbole.

Le foot Allemand toujours au rendez-vous de l’Histoire nationale

Libérée par le « miracle de Berne » la RFA puis l’Allemagne va se construire dans les décennies suivantes le deuxième plus beau palmarès du foot mondial – après le Brésil – avec trois Coupes du Monde et trois Euros. C’est l’époque d’une Mannschaft qui « rate une compétition lorsqu’elle perd en finale » quand les autres nations se satisferaient largement de jouer la finale.

1954 c’est aussi le début de la main mise Allemande sur le football mondial et la FIFA. Par l’intermédiaire de leur fédération ou d’Adidas, sponsor indéboulonnable du foot international, les Allemands bénéficient d’une certaine impunité alors même qu’ils pratiquent un jeu plutôt agressif. Les observateurs/mauvaises langues s’étonneront  par exemple régulièrement de tirages au sort favorables ou d’arbitrages complaisants dont bénéficie la RFA (comme lors de la finale Coupe du monde 90), et aussi de son impunité dans des affaires comme celle de l' »Anschluss » (arrangement avec l’Autriche pour éliminer l’Algérie) ou de l’agression sur Batiston à Séville en 1982.

Mais qu’importe ! Dans la foulée de 54, l’Allemagne/RFA soulève donc régulièrement le trophée Jules Rimet. Et il est curieux de noter qu’à chaque fois cela correspond à une étape importante de l’Histoire nationale. Les footballeurs Allemands rythment donc la marche en avant du pays :

  • 1954 : nous l’avons vu plus haut, c’est l’année de la renaissance nationale pour une Allemagne désormais décomplexée et prête à conquérir le monde.
  • 1974 : l’année de la consécration de l’Allemagne comme hyper-puissance économique et Européenne. Après les JO de Munich en 72, elle confirme qu’elle est désormais de retour au tout premier plan des nations.
  • 1990 : quelques mois seulement après la chute du mur de Berlin et la réunification, une Mannschaft composée de joueurs des deux cotés du mur devient championne du monde. Quel plus beau symbole ? (1) Ce qui fait dire à Alex Kremer dans « Good Bye, Lenin » que ce fut l’été le plus beau de sa vie.

C’est dans ce contexte qu’il faut un certains courage au comité olympique Allemand pour révélé le dopage des héros de Berne. Ils croyaient prendre de la vitamine C, c’était des amphets… Nous aurons le résultat complet de l’étude en 2012, mais dès aujourd’hui cela ne fait aucun doute : à Berne la RFA avait triché. Quand on voit les conséquences impressionnantes que cette victoire a eu pour l’Allemagne, on peut ne peut s’empêcher se demander ce qu’il serait arrivé si la Mannschaft avait respecté les règles ou bien s’il y avait eu des contrôles anti-dopage… On ne peut réécrire l’Histoire, mais force est de constater qu’il y a parfois des rendez-vous à ne pas manquer, et ce quel qu’en soit le prix. Et on dirait bien que ce fut le parti de l’Allemagne.

(1) Les admirateurs de Maradona et autre amateur de la théorie du complot à la FIFA diront d’ailleurs que c’est un peu trop beau… Et que l’arbitre accordant le penalty de la victoire aux Allemands les a beaucoup aidé.
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Citation d’Albert Einstein

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« Ceux qui ont le privilège de savoir ont le devoir d’agir.« 

Albert Einstein, physicien et théoricien Allemand, (1879-1955)

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