Ludo, prof stagiaire, « l’Education Nationale nous envoie au casse-pipe » (1/2)

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Pandora Vox est parti à la rencontre de Ludovic, 28 ans, enseignant-stagiaire en Histoire-Géographie dans une ZEP. L’occasion de découvrir le malaise dans l’Éducation Nationale depuis l’intérieur, et de comprendre un peu mieux le quotidien de profs à qui l’on demande toujours plus et que l’on abandonne pourtant en pleine galère. Interview en deux volets.

Bonjour Ludovic ! Commencez par nous parler un petit peu de vous… Comment en êtes vous venu à devenir prof d’Histoire-Géo ? Petit vous vous imaginiez dans l’enseignement ?

Ludovic, 28 ans, prof stagiaire

Bonjour à vous tous. Pour répondre à votre question, je dirais que l’Histoire et la Géographie ce sont deux disciplines qui m’ont toujours plu. Quand j’étais au collège je lisais déjà beaucoup sur le sujet. Adolescent, j’ai passé beaucoup de mon temps libre à faire des arbres généalogiques des principales dynasties ou à m’intéresser aux grandes batailles de l’Histoire. A l’époque, je m’imaginais sans doute plus chercheur que prof. Après un bac éco je me suis donc naturellement dirigé vers la fac d’Histoire où j’ai fait 5 ans, le temps d’avoir un master.  Il m’a fallut ensuite 3 ans pour avoir le concours (CAPES).

Le CAPES est si difficile à avoir ?

Oui, c’est particulièrement compliqué. Le taux de réussite y est d’environ 11-13 %, cela dépend les années et le nombre de postes ouverts. Il m’a fallut 3 tentatives pour être suffisamment prêt et pour franchir les deux épreuves écrites et les trois épreuves orales. Ce type de concours requiert une culture générale, une méthode de travail, une rigueur et une certaine « endurance mentale » spécifique. Il faut bien planifier son travail et toujours tenir un raisonnement de ce  type « Cette information est-elle précieuse ou peu utile », « Est-ce que les correcteurs attendent que je la ressorte dans une copie ? » etc Je dirais qu’il ne faut surtout pas se décourager et envisager dès le départ de l’avoir en plusieurs fois…

Une passion depuis l’enfance, 8 ans d’études, vous êtes donc un « crack » en Histoire-Géo…

Oui, on peut dire cela, même si l’Histoire et la Géographie sont des disciplines très vastes. Mais je dois dire qu’actuellement cela ne me sert pas beaucoup…

La France a peur de Nic Omouk, par Manu Larcenet

On va y venir, parlez-nous de votre collège…

J’enseigne dans un collège ZEP (Zone d’Éducation Prioritaire ou « zones sensibles », si vous préférez). J’ai commencé en Septembre 2010. Pour ma première rentrée, j’ai le statut d’ »enseignant-stagiaire ». Pendant un an, je suis en observation et je ne suis donc pas encore titularisé. J’ai 6 classes, deux de 5èmes et quatre de 4èmes. Ce qui représente 18h de cours par semaine.

Pour débuter c’est énorme ! Notre promotion a la malchance de se trouver entre deux réformes. En comparaison les « générations » précédentes de stagiaires commençaient avec 6H par semaine et des formations. Aujourd’hui, l’Éducation Nationale nous envoie au casse-pipe. Nous sommes affectés pour beaucoup directement dans des établissements très difficiles sans aucune expérience et sans aucune formation. Comment voulez-vous que l’on s’en sorte ? Autant vous dire qu’après les trois années de « bachotage » à apprendre des dates par cœur pour avoir mon CAPES, j’ai bien senti la différence ! Mon activité de tous les jours n’a tout simplement rien à voir. Après les grands dissertations, nous devons revenir aux phrases courtes : sujet-verbe-compléments. Je ne fais d’ailleurs pas vraiment d’Histoire-Géo, c’est plus de la gestion d’adolescents à problème qu’il faut recadrer quotidiennement. On n’imagine pas toutes les difficultés que l’on rencontre chaque jour…

« Je vais niquer ta mère et la France, sale roumis !« 

Justement, à quels genres de problèmes êtes-vous confronté ?

Des problèmes de gestion de classe notamment. C’est dur d’encaisser des « Je vais niquer ta mère et la France, sale roumis ! ». C’est stressant d’avoir un élève presque aussi grand que vous (même en collège) qui s’avance à 15 cm de votre front en disant : « Viens là, viens là ! Que je te tabasses, enculé ! », alors que vous n’avez bien évidemment pas le droit de le toucher ! Les élèves le savent très bien… Et ils en jouent ! Les élèves savent être manipulateurs, même à cet âge-là. Par exemple, le mois dernier, je faisais remarquer à un élève que j’en avais marre de prendre son carnet pour le poser sur mon bureau pour stopper ses bavardages incessants, et qu’un jour j’en viendrai à le punir sans lui donner tous ces avertissements préalables. Il m’a répondu : « Où est le problème ? En prenant mon carnet, vous obtenez ce que vous voulez : mon silence ! ».

Ce genre d’incident est à ce point fréquent ?

Cela dépend des classes. Il y en a certaine dans lesquelles cela se passe bien. Et heureusement ! Mais cette année j’ai trois classes très difficiles. Dans chacune d’entre elle il y a des fortes têtes qui testent en permanence mon autorité. Les carences éducatives sont flagrantes… Disons qu’il ne se passe pas une semaine sans un incident sérieux portant sur de l’insolence grave ou un net refus d’obéissance. Si vous ne voulez pas renoncer à établir un minimum d’autorité, vous ne pouvez pas éviter la confrontation directe. Je ne suis pas prêt non plus à renoncer à ma mission d’enseignement et à acheter la « paix sociale » en laissant à quelques « têtes brûlées » le contrôle de ma classe.

Que voulez-vous dire ?

Ce que je veux dire c’est que ce serait plus facile d’être laxiste et de laisser courir. Seulement nous sommes quand même là pour remplir une mission d’enseignement, non ? Nos supérieurs nous reprochent régulièrement le trop grand nombre de rapports d’incident. Mais on ne demande pas mieux que d’en avoir moins à rédiger! Honnetement ce serait même plus facile… Mais cela relève de la tactique de l’autruche. C’est quand même un comble : lorsque l’on rédige un rapport, c’est pour signaler une déviance grave de la part d’un élève, c’est une façon pour nous de demander du soutien à la « structure » de l’établissement. Malheureusement, cela est souvent interprété comme une défaillance de notre part: si l’élève a agit de cette manière, c’est que l’on a pas été capables de l’en dissuader ou de l’en empêcher… On pousse donc de cet manière les profs à rédiger le moins de rapport d’incident possible. C’est une façon de nier les problèmes et, que voulez-vous, c’est bon pour les statistiques…

« Si je colle des élèves je dois le faire sur mon temps libre […] car on manque de surveillants« 

Et il n’y a pas de sanction possible ? Quand nous étions au collège les heures de retenu et les jours d’exclusion ne nous faisaient pas rigoler…

En commençant, j’ai découvert un système de gestion des heures de colle qui m’était étranger : c’est à l’enseignant de gérer lui même ses « colles » ! Et c’est très pénible et énergivore de devoir gérer soi-même ses heures de retenues. Si je « colle » des élèves, je dois le faire sur mon temps libre, où les mettre sur mes autres heures de cours, car nous manquons de surveillants. Vous imaginez ? Prenons un exemple. Je souhaite mettre en retenu un élève pour indiscipline. Si je veux que l’élève ait un minimum l’impression d’être puni, je ne peux le coller entre midi et deux (cela ne changera pas grand chose pour l’élève qui est au collège de toute façon, et en plus je n’aurais plus assez de temps pour déjeuner, faire des photocopies ou même juste pour décompresser). Bref, ce qui contraint le plus les élèves c’est le vendredi après-midi,  mais ajouter des élèves turbulents à une classe déjà pas facile c’est risqué ! Une fois, un lundi matin, je me suis levé 2 heures plus tôt pour accueillir un élève en retenue, et il n’est même pas venu… La punition était pour moi ! J’ajouterai que c’est pédagogiquement pitoyable de voir un élève accomplir sa retenue plus de 4 semaine après son écart de conduite, à cause de problèmes d’organisation.

Sur cette question des retenues, on marche vraiment sur la tête ! Ce système incite les professeurs à ne pas sanctionner les élèves et l’établissement y perd vraiment en crédibilité.

Et puis les retenues ne font pas tout. Par exemple récemment j’ai eu le cas d’un élève au comportement inadmissible, qui ne voulait pas se laisser exclure de cours. J’ai envoyé un délégué chercher le CPE (Conseiller Principal d’Éducation) ou le directeur adjoint. Par malchance  les deux étaient absents à ce moment-là (rendez-vous et absence pour maladie) ! On est sensé faire quoi dans ce cas ? Je rappelle qu’on n’a pas le droit de toucher un élève…

« Nous n’étions absolument pas préparés à cela« 

Le contexte sociale difficile de votre établissement est-il la raison de tout cela ?

Ce n’est pas l’unique raison, mais cela y contribue fortement. Il y a de nombreux élèves que le grand public qualifierait de « cas sociaux ». Violence conjugale, non maitrise du Français, antécédent psychiatrique des parents, antécédents judiciaires, absence de domicile fixe… J’ai toujours su que cela que cela existait, mais y être confronté en vrai – et dans ces proportions – c’est une vraie claque !

Par exemple un jour une de mes cinquièmes refuse de se mettre à coté d’un de ses petits camarades. J’insiste et elle se met à pleurer sans explications. J’ai ensuite mené ma petite enquête… le grand frère de son camarade passait en jugement pour attouchement sexuel sur sa grande sœur ! Rendez-vous compte que personne n’était au courant dans l’équipe pédagogique ! La petite supportait toute la journée insultes et menaces… Heureusement que j’ai un peu creusé !

Nous n’étions absolument pas préparés à cela, c’est pour cela que je maintiens que l’Éducation Nationale nous envoie au casse-pipe.

Et ce genre de « souci » d’ordre social n’est pas isolé. Prenons un autre exemple. Un de mes élèves de cinquième souffre de déficience mentale. Lorsqu’il est en crise – un cours sur deux en moyenne – il passe ses cours à imiter des bruits d’animaux et à taper sur les tables comme un forcené, ou à faire des figures de gymnastique sur les tables. C’est assez incompréhensible puisqu’il se ridiculise auprès des autres par la même occasion. Dans ces moments là peu de personnes ont vraiment d’emprise sur lui. Il est comme ailleurs et n' »entend » rien. Tous ses professeurs considèrent qu’il n’est pas à sa place dans un collège, et que sa véritable place est dans un IME (Institut Médico-Éducatif, un établissement spécialisé). Mais ça fait deux ans que ça dure et il est toujours là. La raison ? Parce qu’il n’y a pas assez de place en IME, et pas assez de monde pour diagnostiquer ces problèmes en amont (NB: On compte généralement un psychologue scolaire pour plus de 20 établissements). Nous ne pouvons pas gérer ce genre de cas qui relève de la psychiatrie. Moi, à la base je suis sensé enseigner l’Histoire-Géo…

Estimez-vous que vous manquez de formation ?

Mais c’est une évidence ! Je rencontre de gros problèmes face à ces classes difficiles, car je n’ai jamais eu de formation. C’est indiscutable : je manque d’expérience, et je dois rattraper mon retard à toute vitesse…. sans être tellement soutenu ou aidé ! Le pire étant qu’on nous envoie d’abord dans les établissements difficiles.

Mais à la rentrée, vous n’avez pas eu de formation ? Des allégements d’horaire ?

D’abord, il faut savoir qu’à la rentrée c’est la course pour tout le monde. Nous n’avons connu notre affectation que seulement quelque jours avant la pré-rentrée. Très pratique pour s’organiser ! J’ai du d’abord gérer tous les problèmes matériels immédiats : nouvelles obligations concernant mes assurances, comptes bancaires, trouver un appartement dans mon département d’affectation et évidemment déménager. Ensuite, il a fallut faire mes premières séquences de cours sachant enfin à quel niveaux j’allais enseigner (NDLR : 5ième et 4ième). Je me suis aussi occupé d’acheter une imprimante-scanner pour les documents que j’allais distribuer aux élèves, faute d’avoir suffisamment de photocopie au collège…

Ensuite ce ne sont pas les discours du recteur ou des inspecteurs en amphithéâtre à la pré-rentrée qui nous ont appris quoique se soit… Pas plus que le pauvre DVD « Tenue de classe » distribué par le ministère. Comme si un DVD de bienvenue pouvait nous préparer ! On nous y apprend par exemple que l’on peut ramener à la raison un élève simplement en posant 3 doigts sur sa table… (rires) Tout ceci n’est pas très sérieux, et une heure de vidéo ne remplacera jamais une formation.

Après, nous n’avons eu que quelques journées de formation seulement pour tout le premier trimestre. Et je dois dire que celles-ci étaient extrêmement théoriques et mal organisées. Les formateurs eux-mêmes n’étaient pas très au point, car ils ont été prévenus très tardivement de la date de nos rendez-vous. La coordination a donc été minimale. Au dépend des stagiaires.

Et ces quatre journées de formation, elles portaient sur quoi ? Pédagogie ? Tenu de classe ?

Ces journées de formation portaient sur la construction de séances de cours, sur l’évaluation des élèves sur le contenu des programmes scolaires ou de leurs enjeux… Nous pouvions prendre la parole, mais évoquer nos difficultés, c’est aussi se mettre en porte-à-faux… Je rappelle que nous ne sommes pour l’instant que stagiaires, et que nous sommes évalués tout au long de l’année en vue de notre titularisation.

« Pendant nos formations nous sommes remplacés dans les classes par des étudiants non diplômés de Master 2«   

Il y a quand même un stage de formation de prévu, non ?

Oui, mais vers Février et Mars ! Et c’est déjà bien trop tard ! Je veux dire que nous nous sommes déjà fait une réputation auprès des élèves. De ce fait, cette aide qui pourrait être utile au début arrive nettement trop tard.

Dans ces quatre semaines de formation, il y avait « à boire et à manger », comme on dit. Celles-ci était tout de même mieux que celles du début d’année, avec à la louche un tiers d’informations que l’on savaient déjà, un tiers de choses utiles dans le court terme et un tiers d’éléments qui nous serviront dans 4 ans, lorsque l’on aura les coudées assez franches pour « innover ». Il est juste dommage que l’on nous assène toujours autant de concepts trop théoriques et pas assez d’astuces opérationnelles.

Si vous aviez eu cette formation en début d’année scolaire plutôt qu’en Février, cela vous aurait-il davantage aidé ?

Oui ce serait déjà un mieux. Après ce serait encore mieux de l’axer sur le quotidien opérationnel et la tenue de classe.

J’ai oublié un point important, en Février, quand nous partons en formation, nous sommes remplacés (enfin quand c’est possible) par… des étudiants de Master 2 ! C’est-à-dire des étudiants non diplômés de 5ème année de Master de Pédagogie & Enseignement. Et ils reprennent nos 18h de cours hebdomadaires…  Ils sont bien évidemment tout aussi inexpérimentés que nous ! Ils n’ont eu, en parallèle de leur concours à passer, qu’une dizaine d’heures de cours pendant un trimestre. Vous imaginez ? Toutes ces classes de collèges avec un étudiant pour professeur pendant 6 semaines, au cœur de l’année scolaire. Et je ne parle pas des troisièmes qui passent leur brevet en fin d’année… Quand je vous dis qu’on ne met pas toutes les chances de notre coté au ministère ! Et le plus dommageable, c’est que tout cela se traduit par une moins bonne prise en charge des élèves en difficulté.

Qu’en est-il des autres enseignant-stagiaires ?

Nous sommes certainement tous confrontés au même genre de problèmes. Mais certains de mes collègues stagiaires rencontrent d’autres formes de situations difficiles. Par exemple il y en a qui se retrouvent à devoir enseigner à 5 niveaux différents (avec donc une montagne de travail de préparation de cours). Sur 6 classes c’est quand même pas de bol (sic) ! Un beau cadeau de l’académie pour un débutant !

Il y a bien sûr des stagiaires qui commencent leur métier par des « classes à examens » comme la troisième ou la terminale. Avec ce que cela implique pour les élèves d’avoir un stagiaire inexpérimenté sur une année clé… J’ai d’ailleurs appris que je faisais parti des correcteurs potentiels pour la correction du brevet, alors que je n’ai actuellement pas de 3èmes… Cherchez l’erreur !

Il y a aussi ceux qui se retrouvent à faire cours en collège et en lycée en même temps, alors que les exigences sont radicalement différentes. Cela veut aussi dire deux établissements différents… Parfois distants de dizaines de kilomètres… Ce genre de situation n’est pratique ni pour le stagiaire, ni pour le tuteur qui le suit. Des stagiaires enseignent en collège alors que leur tuteur – qui est une des rares personnes chargées de les aider – a des classes de lycée aux problématiques et enjeux bien différents du collège…

Bref je suis loin d’être un cas isolé et certaines situations sont bien pires que celle que je rencontre.

A suivre…

La seconde partie de cet interview, sera publiée prochainement.

Publié dans France, Politique | Marqué avec , , , , , , , , | 9 commentaires

Citation de Lionel Jospin

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Lionel Jospin« Au delà de la démagogie de la Droite et de la dispersion de la Gauche, qui ont rendu possible cette situation, j’assume pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conclusions en me retirant de la vie politique […] »

Lionel Jospin, homme politique Français, (1937-), déclaration du 21 Avril 2002

Vidéo de la déclaration (INA) :

Retrouvez toutes les citations classées par auteur.
Publié dans Citations | Marqué avec , , , | 2 commentaires

Pandora Vox rejoint J’aime l’Info !

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Après avoir récemment acquis sont propre nom de domaine, Pandora Vox poursuit sa croissance en rejoignant cette semaine la nouvelle plateforme J’aime l’Info.

J'aime l'InfoDéveloppée par Rue89 avec l’appui d’une subvention du secrétariat d’État à l’économie numérique, ce portail a pour objectif de faire connaître des sites d’information indépendants, tout en récoltant des dons pour soutenir des sites ou des projets, comme l’explique l’équipe de J’aime l’Info :

« En contribuant au financement des sites de presse, des blogs d’information et de leurs projets, les internautes peuvent marquer leur attachement à leurs sites préférés et au développement d’un journalisme de qualité sur Internet.

J’aime l’info ne vise pas tant à faire appel à la générosité des lecteurs qu’à les associer à la construction de l’information et au financement de nouveaux projets. Il s’inscrit dans la mouvance du « crowdfunding » (financement communautaire).« 

Par ailleurs J’aime l’Info est gérée par l’association J’aime l’info dont le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil) est membre fondateur.

En étant accepté sur ce portail, nous espérons que cela permettra à Pandora Vox de se faire connaître au delà de ses visiteurs habituels. De plus cela pourrait permettre à moyen terme d’améliorer la qualité des articles, avec plus d’enquêtes, d’interviews ou de reportages, comme par exemple celui sur le culture des roses au Kenya (cf. Au nom de la rose parties 1 et 2).

Pour l’heure vous pouvez dors et déjà retrouver notre page sur J’aime l’Info, ce qui vous permettra de nous soutenir, ainsi que de toujours mieux nous faire connaître auprès de vos amis, vos collègues, vos contacts Facebook…

A très bientôt sur www.PandoraVox.com !

Publié dans Divers, Médias | Marqué avec , | 3 commentaires

Citation de John Maynard Keynes

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

John Maynard Keynes

« Le long terme est un guide trompeur des affaires courantes. A long terme, nous sommes morts. Les économistes s’adonnent à une tâche trop facile s’ils nous annoncent que, lorsque l’orage sera terminé, l’océan retrouvera son calme.« 

John Maynard Keynes, économiste Britannique, (1883-1946)

Retrouvez toutes les citations classées par auteur.
Publié dans Citations | Marqué avec , | 2 commentaires

Sidney Lumet, cinéaste engagé et génial

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Sidney Lumet s’est éteint il y a trois jours. Le réalisateur Américain est le père de  films brillants, sociaux et prenants qui figurent comme des incontournables de l’histoire du cinéma.

Sidney Lumet

Sidney Lumet en 2005

Fortement engagé à gauche, il a longtemps été tenu à l’écart des grandes récompenses. Une injustice que l’Oscar d’honneur obtenu en 2005 pour ses « brillants services rendus aux scénaristes, acteurs et à l’art du cinéma » ne vient que faiblement compenser. Il restera aussi comme l’homme qui a offert à Al Pacino parmi ses plus grands rôles. Présentation d’un grand du cinéma Américain au travers  de trois chefs d’œuvre.

Douze hommes en colères (1957)

Douze hommes en colère

Douze hommes en colère, affiche du film (Allociné)

C’est l’histoire d’un procès et des délibérations du jury. Au départ 11 jurés votent pour la condamnation à mort de l’accusé pour qui les faits sont accablants. Le douzième homme s’attachent à convaincre les autres un par un, estimant que la vie d’un homme mérite que l’on y réfléchisse à deux fois, le doute devant toujours bénéficier à l’accusé.

Ce film est un plaidoyer cinglant et fondateur pour la justice qui condamne aussi implicitement la peine de mort: comment accepter que l’on puisse se tromper dans une affaire aussi grave ? Sera-t-on jamais suffisamment certain de la culpabilité d’un homme pour l’envoyer à la mort sans un once de doute ?

« Douze hommes en colère » est par ailleurs septième au classement des meilleurs films de tous les temps du site de référence IMDb (Internet Movie Database).

Serpico (1973)

Serpico
Serpico, affiche du film (Allociné)

Franck Serpico est un policier de New-York. D’une intégrité exemplaire, il est détesté autant par ses collègues que par ses supérieurs. Son intransigeance et son combat solitaire contre la corruption généralisée de la police  lui valent une descente aux enfers.

Lumet peint ici le portrait d’un personnage quasi christique (il en a d’ailleurs de look) qui part en croisade sur la seule base de ses idées. Seul contre tous, Serpico épouse aussi les codes de la jeunesse contestataire des années 70 (allure, coupe de cheveux, vêtements…). Comme pour mieux « rentrer dans le lard » de l’establishment corrompu…

Un après-midi de chien (1976)

Dog day afternoon / une après midi de chien

Un après midi de chien, affiche du film (Allociné)

Deux apprentis braqueurs décident de s’en prendre à une banque. Pris au piège par la police et les médias, la situation dérape et ils perdent complètement le contrôle. Ils prennent  alors des otages.

Lumet nous propose un face à face terrible. D’un coté il y a deux jeunes, plus paumés qu’autre choses, sur qui le piège se referme. Et de l’autre un système, aux gros moyens, incarnés par la police et la presse, qui  se montre impitoyable. Ce qui n’est au départ que « connerie » dégénère lentement en drame humain. Cette mise en scène fait de ce film une dénonciation  violente de la répression aveugle.

C’est aussi la première fois que l’on traite de l’homosexualité à l’écran autrement que par la caricature.

Enfin, « Dog day afternoon » est le plus grand rôle d’Al Pacino au cinéma (avec peut-être Scarface de Brian de Palma). Il y est époustouflant.

Nos autres articles sur le cinéma: Hors la loi, Quartier Lointain, Notre poison quotidien
Publié dans Culture | Marqué avec , , , , , , , | 3 commentaires

Citation d’André Malraux

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

André George Malraux

« Les idées ne sont pas faites pour être pensées, mais pour être vécues« 

André Malraux, écrivain et intellectuel Français, (1901-1976)

Retrouvez toutes les citations classées par auteur.
Publié dans Citations | Marqué avec , | 2 commentaires

Sortir du nucléaire: le véritable enjeu c’est le démantèlement des centrales

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Dans la foulée de l’accident de la centrale japonaise de Fukushima, le débat sur le fait de sortir du nucléaire fait rage un peu partout dans le monde, entre les pro et les anti-atome. Mais on oublie souvent qu’arrêter le nucléaire ne se fera pas en un tour de main. Quand bien même on trouverait une alternative énergétique, se posera toujours la question de ce qu’il faut faire des centrales existantes. Leur démantèlement n’a pas été envisagé lors de leur construction et aucune centrale n’a jamais été démantelée en France, à l’exception de Superphénix dont l’arrêt avait été proclamé par le gouvernement Jospin en 1997. État des lieux 15 ans après.

Superphénix : « Un volcan aux portes de Lyon »

Superphénix centrale nucléaire de Creys-Malville

Superphénix, la centrale nucléaire de Creys-Malville (photo Wikipedia)

La centrale de Creys-Malville – nom de code « Superphénix » – était le fleuron de l’industrie nucléaire Française des années 70/80. L’un des unique représentant mondial de la filière des réacteurs à neutrons rapides (RNR). D’une puissance sans égal de 1200 Mégawatts, la machine était sensée régénérer une partie de son combustible. Des propriétés qui ont longtemps justifié le prolongement le l’expérience, en dépit de résultats peu tangibles et de coûts pharaoniques.

La construction du plus grand surgénérateur du monde a démarrée en 1976, pour être mise en service en 1984. Une sorte de « volcan aux portes de Lyon » comme l’appelait le philosophe Lanza del Vasto (cité par Christine Bergé du Monde Diplomatique dans son article sur le démantèlement de Superphénix).

Mais après seulement une décennie de fonctionnement, le gouvernement Jospin décidait le 19 Juin 1997 d’arrêter les frais et de stopper la centrale. Une centrale toute jeune dont seulement la moitié du combustible avait été consommée…

Un démantèlement sur 30 ans et pour plus d’un milliard d’euros

La déconstruction de la centrale et son démantèlement sont prévus pour durer au moins 30 ans et coûter un milliard d’euros environ (source la Gazette du Nucléaire). Le coût est aussi important parce que comme les techniques de déconstruction des centrales n’ont pas été définies lors de leur construction, les opérations de démantèlement comportent des risques, qui doivent être identifiés en continu. Pour l’heure, le démantèlement de Superphénix se déroule en 3 étapes :

  1. le traitement du sodium
  2. la déconstruction du bloc réacteur
  3. la démolition des bâtiments

Aujourd’hui, 15 ans près le début des travaux,  le traitement du sodium est en cours (et il prendra au total plusieurs décennies, voir ci-après). En parallèle la déconstruction du réacteur a déjà bien commencé. On a enlevé le cœur, et formé quelques centaines d’assemblages combustibles coulés par 19 mètres de fond, dans la « piscine » de l’atelier pour l’entreposage du combustible. Seulement comme l’explique Christine Bergé dans le Diplo, personne ne sait ce qu’il adviendra de l’uranium et du plutonium. Et il y a tout de même 14 tonnes de ces « braises » dans la piscine de Creys-Malville…

Centrales nucléaires en France

Centrales nucléaires en France (Reuters) : On veut bien les arrêter mais on en fait quoi ?

L’étape deux se poursuivra entre 2013 et 2020 avec le démantèlement de la cuve du réacteur – fortement radioactive. Ensuite, la démolition du bâtiment réacteur en elle même devrait durer 5 ans (source Lemoniteur.fr).

Enfin, comme le mentionne la Gazette, il ne faut pas oublier que ce chantier de déconstruction induit un nombre conséquent d’emplois. 350 postes au total, avec 150 agents EDF et 200 agents d’entreprises prestataires. A relativiser cependant si l’on compare aux 1200 personnes qui travaillaient sur le site du temps de l’exploitation du réacteur.

70 000 tonnes de béton radioactif

Revenons plus en détail à l’étape du retraitement du sodium. Il y a au total 5.500 tonnes de ce produit à neutraliser: les 4.000 tonnes (radioactifs) du circuit primaire (cuve) et les 1.500 tonnes du circuit secondaire des échangeurs de chaleur.

Homer Simpson, centrale nucléaire

Homer Simpson dans sa centrale nucléaire

Le sodium est d’abord traité en vue de sa transformation en soude (grâce à un procédé développé par le CEA sur le site de Cadarache et aussi utilisé à la centrale surgénératrice de Dounreay en Écosse). Grâce à deux lignes de traitement, le site de Superphénix  permet de traiter 5 tonnes de sodium par jour, soit 1825 tonnes par an. La soude radioactive est ensuite incorporée à du béton comme eau de gâchage,  se retrouvant ainsi fixée et confinée sous la forme de blocs de béton. Les 5.500 tonnes de sodium à traiter engendreront 24.000 m3 de soude et au final 36.700 m3 de béton soit 70.000 tonnes…

La question est maintenant : que faire de ces blocs de béton radioactifs ?

« Afin de laisser s’apaiser la radioactivité de ces blocs et pour permettre également un étalement dans le temps des navettes des nombreux camions chargés  de l’évacuation sur un autre site  des autres déchets (radioactifs: 25.000T. et autres: 423.000 T.) issus de la déconstruction, il est prévus dans un premier stade l’entreposage sur place et sur, environ, 5.000 m2, de ces blocs. Mais on ne sait rien, pour l’instant, du lieu de stockage définitif de ces différents déchets à risques générés par cette déconstruction. » (la Gazette Nucléaire)

Jean-Pierre Thomas, le directeur de la centrale, imagine lui utiliser à terme ce béton pour la construction:

« Au bout de 30 ans, ce béton aura la même radioactivité que celle du granit et pourra être utilisé comme matériau de construction » (Lemoniteur.fr)

A voir les difficultés et le coût engendrés par le démantèlement de Superphénix, on comprend mieux maintenant pourquoi personnes n’est trop pressé de « sortir du nucléaire » en France, même progressivement. (On prolonge par exemple soigneusement régulièrement la durée de vie de Fessenheim la doyenne des centrales hexagonales). Car non seulement il faudra trouver une alternative énergétique à un système qui fournit 76% de l’énergie électrique à la France, mais en plus il faudra aborder la chaude problématique du démantèlement.

Avec cette technique du « reculer pour mieux sauter » l’industrie nucléaire  s’imagine peut être échapper aux questions dérangeantes: que va-t-on faire des déchets issus du démantèlement ? Que deviendront les réacteurs ? Et leur combustible ? Et surtout, pourquoi la déconstruction n’a pas été  pensé au moment de la construction ? Aujourd’hui on peut se demander quel est son objectif: repousser l’échéance avant de mettre la population devant le fait accompli lorsqu’on aura plus le choix ? En attendant, tant que les centrales tournent on ne se pose pas trop la question de ce qu’il en adviendra lorsqu’on les arrêtera, et c’est bien pratique…

Publié dans France | Marqué avec , , , , , | 12 commentaires

Citation de Frédérico Mayor Zaragoza

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Frédérico Mayor Zaragoza

« Semer encore, semer toujours, sans penser à la récolte.
Nombreuses seront les graines qui ne germeront pas, mais il est un fruit que tu ne pourras jamais récolter, c’est celui de la graine que tu n’as pas plantée.« 

Federico Mayor Zaragoza, directeur général de l’UNESCO, (1987 – 1999)

Retrouvez toutes les citations classées par auteur.
Publié dans Citations | Marqué avec , , , | Un commentaire

Résultats des élections: l’UMP se décompose depuis 2007

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

En Mai 2007, Nicolas Sarkozy emporte l’élection présidentielle avec 53% des voix face à Ségolène Royal. Il a alors transformé l’UMP en une solide machine à gagner qui lui avait permis d’envisager l’élection sans trop trembler.

Élections présidentielles en France en 2007

Au départ il y avait une machine à gagner...

Municipales, européennes, régionales puis dernièrement cantonales, il y a eu une élection par an depuis le triomphe. Mais à mesure que la popularité du chef de l’État baisse dans l’opinion, et que le pays s’enfonce dans la crise économique, la majorité présidentielle s’effrite. Au point aujourd’hui d’être créditée par les sondages  d’une absence au second tour en 2012. Rétro sur une chute progressive qui ne semble pas vouloir s’arrêter.

1- Les municipales de 2008

Pour les municipales de 2008, le Parti Socialiste conclut une alliance nationale avec le PCF, le PRG et les Verts. pour faire face à la majorité présidentielle. Une stratégie qui s’avère gagnante à l’aune de la « vague rose » que cette élection déclenche. Municipales de 2008 en France

Alors qu’avant l’élection la gauche gère une minorité de villes Françaises, non seulement elle recueille les suffrages de reconduction lui permettant de conserver la plupart de ses villes en gestion, mais elle conquiert aussi de nombreuses cités de droite. Et la tendance est encore plus marquée sur les villes de plus de 100 000 habitants dont le PS va diriger les trois quarts au sortir de l’élection.

La défaite de la Droite au pouvoir est d’autant plus cuisante, que les Français semble très largement satisfaits de la gestion des villes effectuée par l’opposition.Municipales de 2008 en France

Pour parachever le tout, ce revers de l’UMP aux municipales se traduit aussi au niveau des intercommunalités, puisque la Gauche hérite logiquement de la gestion de la plupart des communautés de commune. On notera le cas particulier de Marseille où en dépit d’une majorité de Droite la communauté de communes revient au socialiste Jean-Noël Guérini au nez et à la barbe de Renaud Muselier. Pour l’UMP les municipales de 2008 sont un échec total.

2 – Les européennes de 2009

Élections européennes de 2009 en FranceEn 2009, on vote pour les Européennes. Alors que la Droite obtient la majorité relative des sièges (29 sur 72),  on remarque la une forte abstention (59%) et la percée d’Europe Écologie. Un parti qui semble taillé pour la dimension Européenne, au contraire d’un PS qui chute en comparaison du scrutin de 2004.

On notera tout de même que socialistes et écologistes représentent un tiers des voix. Une proportion que l’on retrouvera dans les élections suivantes avec un jeu de vases communicants. Le Modem est en chute libre par rapport à la présidentielle. Une parties des électeurs est probablement venu gonfler les rangs écologistes, une autre retourné vers l’UMP compensant ainsi l’érosion dont le parti présidentiel commence à faire l’objet.  Le score de 29% de l’UMP est donc un peu en trompe l’œil, la Droite disposant de beaucoup moins de « réserve de voix » (pour parler dans une logique de présidentielle). Mais  la majorité ne s’inquiète pas non plus outre mesure : la popularité du président est encore élevée.

Seulement les Français commencent tout juste à ressentir les effets de la crise financière, et l’on peut déjà constater que l’ancienne « gauche plurielle » récolte 50% des voix. On est loin des ratios de 2007 ! Et pour l’UMP ce n’est que le début…

3 – Les régionales de 2010Élections régionales de 2010 en France

Il suffit de jeter un œil à la carte de France au sortir des régionales de l’an dernier pour comprendre le problème de la Droite : elle ne dirige plus que l’Alsace en métropole ! La Corse ayant basculée, la tendance à voir la Gauche diriger les régions s’est accentuée. C’est un raz-de-marée rose !

On remarque déjà la montée du Front National qui se voit gratifié de 11% des suffrages. Il enregistre le retour d’une partie de ses  électeurs qui s’étaient vu « dragués » par Nicolas Sarkozy en 2007. Mais le président ne fait plus recette auprès de l’Extrême Droite.

Élections régionales de 2010 en France

Régionales 2010 (carte Wikipedia)

Sur le reste de la population non plus: il atteint des records d’impopularité dont son camp politique semble pâtir de plus en plus.

Certes l’abstention est de nouveau élevée (53%), mais la tendance remarquée l’année précédente se confirme et même s’intensifie: la gauche parlementaire récolte cette fois 54% des suffrages (avec un bloc socialistes/écologistes à 42%).

4 – Les cantonales de 2011

Élections cantonales de 2011 en FranceLes résultats d’élections cantonales sont toujours difficiles à analyser sur le plan national. Ces élections sont traditionnellement très diversifiées avec de nombreux  candidats régionalistes ou sans étiquette. Mais c’est à l’échelon départemental – et notamment rural – que la Droite fait ordinairement recette.

La forte tendance à la désagrégation du parti présidentiel observée les années précédentes se poursuit :  alors que la gauche obtient autour de 50% des suffrages, la Droite parlementaire atteint tout juste les 30%.

Élections cantonales de 2011 en France

Cantonales de 2011 (carte LeMonde.fr)

On notera le nombre croissant de candidats (9%) se présentant sous l’étiquette « divers droite » pour ne pas être associé à Nicolas Sarkozy et subir son faible taux de popularité. De son coté le Front National – que l’on commence à annoncer au second tour de la présidentielle de 2012 – poursuit sa percée. Il apparait désormais claire qu’après avoir été vampirisé par l’UMP en 2007 il recueille au contraire maintenant de nombreux déçus du sarkozysme. L’abstention, elle, est toujours au plus haut à 55%.

Il apparait désormais claire que l’électorat UMP s’effrite d’élection en élection depuis 4 ans. Le parti de droite est desservi par un président impopulaire dont la stratégie et la façon de gouverner est contestée jusqu’à son propre camp. Accentué par la crise économique la tendance parait durable. Et si la Droite veut éviter la débâcle annoncée pour 2012 elle se doit de réagir.

Une autre chose est sûre, l’UMP ne parvient plus à capter les voix du Front National. Et ce n’est pas la tentative désespérée d’organiser un débat sur l’islam (ou la laïcité) qui y changera quoique soit : lors des dernières cantonales un comportement relativement nouveau a été observé chez les électeurs FN. Si leur candidat n’était pas maintenu au second tour ils ont préféré voter PS – voire Verts – plutôt qu’UMP au second tour. Un profond dégoût pour la Droite au pouvoir, ou la logique du « tout sauf Sarko » poussée à l’extrême… Ce genre de réflexe au second tour de la présidentielle pourrait se révéler une catastrophe pour l’UMP.

Alors après l’avoir fait gagner pendant des années Sarkozy fait-il maintenant perdre la Droite ? La Droite doit-t-elle s’unir dès le premier tour en 2012 (stratégie qui l’avait permis de l’emporter haut-la-main en 2007) ? Quelque soient les réponses à ces questions, le président et l’UMP n’ont pas de temps à perdre à tout juste un an de la présidentielle. Mais avec les récentes cacophonies (comme celle sur les consignes de vote ou le débat sur la laïcité) la « machine à perdre » semble avoir changé de camp. Et la Gauche a cette fois de l’avance…

NB: Tous les chiffres sont de Wikipedia de source du Ministère de l’Intérieur : présidentielles 2007, municipales 2008, européennes 2009, régionales 2010, cantonales 2011.
Publié dans France, Politique | Marqué avec , , , , , | 11 commentaires